Le fond d'écran sont des tâches de girafe.
(dernière mise à jour le 3 mai 2004)
CAMEROUN
3 semaines en janvier 2004
par Laurence C.
Comme certains ont été surpris par la longueur du texte et n'ont finalement pas eu le temps de tout lire avec leur connexion, je vous informe donc, pour un lecteur normal (pas celui qui lit vite en sautant des mots ou même des lignes, et pas celui qui lit lentement comme moi et donc doit lire tous les mots pour pas s'embrouiller car dislèquesique), qu'il faut environ 30minutes pour le lire, et si vous n'allez pas prendre un café en route pour vous réveiller tellement c'est ennuyeux. Pour les photos ça dépend de vous et de votre connexion, il y en a environ 200.
Sommaire
L'ALBUM PHOTOS (215 photos)
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Impression du tout premier jour et même de la première heure : la végétation luxuriante. En effet, avant d'atterrir à Douala, on a fait une petite escale à Malabo, île de Guinée Equatoriale au large de Douala. La piste de l'aéroport est quasi dans la forêt tropicale. Très grosse densité d'arbres et plantes de toutes sortes; bien vertes et bien grasses. Ceux qu'on connaît et ceux qu'on ne connaît pas !! J'ai dit "petite" escale, mais en fait, elle durera presque 2 heures au lieu des 20 minutes annoncées. Nous serons donc en retard malgré l'avance que nous avions prise à Malabo. Ne me demandez pas pourquoi nous sommes restés bloqués à Malabo, c'est impossible de savoir. Sachez seulement que c'est presque systématique. L'avantage c'est que ça m'a mise tout de suite dans l'ambiance africaine. Et en plus de ça, à l'atterrissage à Douala, les passagers africains nous ont chanté un beau gospel: "Thanks god,...".
Ma copine Viviane est déjà là à m'attendre et j'en suis bien contente car l'ambiance dans le hall d'arrivées est agitée et toutes les secondes il faut que je refuse les propositions de porteurs ou taxi, vu que je n'ai pas un sous en poche. Chose dont on s'est occupée très rapidement... avec les Sénégalais. C'est toute une expérience, bien organisée. Mais changer des sous au noir, à Douala, ou ailleurs d'ailleurs, ça ne rassure pas car après, plein de gens sait qu'on a plein de sous !!
Pour que vous compreniez la suite, il faut que je vous explique un peu la morphologie du Cameroun. En forme de carafe à vin penchée sur le côté droit. Voici 3 petites cartes...
Le Cameroun |
et ses régions (pas toujours très logiques selon moi) |
... et en carafe à vin. |
Dans la goulotte de la carafe, en haut,
c'est la savane, le Sahel. Il faut donc chaud et sec. Mais l'eau n'est jamais loin et on
peut voir de façon étrange de grands champs verts. Tout en haut le lac Tchad et tout
autour, quelques imperfections de fabrication avec des pics et des petits monts. Puis en descendant, dans la petite boule, on monte sur des hauts plateaux, la végétation devient un tout petit peu plus dense. Il y fait bon car on est à 1000 mètres d'altitude (les locaux vous disent qu'il y fait froid !! J'ai eu peur car je n'avais pas emporté de vêtement plus chaud que des T-shirts - mais je n'ai pas eu froid, ah ! Ça non, juste bien). Là aussi il y a des imperfections : de vieux vieux cratères pleins de lacs. Une seule route du Nord au Sud de cette région, tout le reste sont des pistes en latérite. En descendant encore, le Cameroun s'élargit. Le centre de la boule, nous n'avons fait que la traverser en transports en commun assez épiques et surtout de nuit. Donc j'imagine que c'est une grande plaine, avec de temps en temps des plateaux et puis des collines, plein d'arbres et de pistes en latérite uniquement (aille aille aille) évidemment. Elle sépare le littoral/Ouest et la région Nord par le fait qu'il n'y a pas de routes raisonnables qui la traverse et aussi à tous points de vue : Architecture, population, religion, paysage... C'est la forêt tropicale, avec ses rivières. Donc chaud, humide et mout-mouts (ces fameux moustiques tellement petits qu'on ne les voit pas à l'œil nu, mais tellement puissants qu'en 1 nuit vous ressortez tout bouffis). Puis dans le haut gauche de la boule, vous trouvez le Mont Cameroun ses coulées de lave, ses cratères et ses contreforts. Et la partie culturelle du Cameroun, avec ses chefferies et musées. Et enfin le fond de la carafe c'est le littoral, aussi chaud et humide mais plus agréable comme toutes les côtes du monde je dirai. |
L'extrême NordViviane nous emmène pour notre premier week-end vers le Mont Cameroun. En sortant de Douala et diverses banlieues, nous traversons d'abord les forêts bien rangées d'Hévéa, tous saignés à vif (ils pleurent du caoutchouc). Dans cette partie du Cameroun on parle anglais. La ville de départ pour le Mont Cameroun s'appelle Buéa mais avec l'accent anglais il faut dire Bo-ia. Nous faisons un tout petit trekking vers le sommet dans l'après-midi. Nous avons donc juste eu le temps de traverser les champs et de monter au niveau de la forêt. Par rapport à nos montagnes, les champs ne sont pas des champs comme on connaît mais des champs tropicaux, la forêt n'est pas celle à laquelle on s'attend car elle est bien grasse. Le temps est brouillardeux et ça semble être normal pour la région. Heureusement que, de l'avion en arrivant la veille, j'avais pu apercevoir le mont qui montait en pente douce au-dessus des nuages. Il était tout seul à s'ennuyer. Car seul sommet, de 4100 mètres, dans les environs africains.
Puis visite des jardins botaniques de Limbé. Super de commencer le voyage par des jardins botaniques pour l'explication des plantes, des arbres et des fleurs extraordinaires de ce pays. Nous y découvrons le "strangular fig tree" (arbre étrangleur), qui se plante dans le haut d'un arbre et puis pousse vers le haut ses branches et pousse vers le bas ses racines pour aller les planter doucement dans le sol (les lianes de Tarzan ?). En attendant, il se nourrit de la sève de l'autre arbre jusqu'à le faire mourir. Il reste ensuite un embryon de branches dans tous les sens. Impressionnant. Les Cycas : sont les plus vieilles plantes du monde et vivaient au temps des dinosaures. Manguier et Bush manguier, coton, piment, café, iboga, johimbé, carambola, monkey fruit, pronous africana...J'en ai profité pour faire un petit herbier, les fleurs et feuilles sont superbes. Mais avec le voyage mon herbier n'a pas tenu le coup. Il ne me reste qu'une fleur, les autres feuilles ou fleurs sont toutes froissées. Le guide insiste beaucoup sur les facultés sexuelles des plantes comme le "johimbé"... Que faut-il en déduire ? De nombreux bois comme le boubinga (le plus cher), mahogani, ébène (interdit à l'exportation évidemment), acajou, inoko, excelsa,.. De drôles de champignons poussent sur les arbres. Ce sont des orchidées qui s'installent un peu partout mais sans tuer la plante porteuse.
Le Mont Cameroun a bavé. Il n'y a pas longtemps, en 1996. Nous sommes allés faire une petite promenade sur les laves encore chaudes. C'est fou, les fougères sont déjà en train de repousser. Verte verdoyante sur ce sol noirâtre avec vu sur la mer... c'est très beau.
Petite baignade sur une plage. Le sable est noir ou rouge suivant l'angle du soleil et évidemment dû à la proximité du volcan. La plage est très belle. Lisse et plate, parsemée de quelques cailloux polis. Les dunes sont remplacées par les arbres tropicaux qui se reflètent dans les vagues.
Nous prenons un vol-navette de Cam air, surnomé par les Camerounais AirPeutEtre. Car il arrive souvent que ces vols soient déviés ou ne partent pas du tout. On nous dit de nous pointer à l'aéroport à 5h du mat pour le vol de 6h30. Pas courageux pour un sou, on s'y pointe à 5h30. 5h c'est trop tôt pour nous. Et, Oh! Surprise, l'aéroport est encore fermé. Le check-in ne commencera qu'à 6h30. Pour un départ mouvementé, mais un départ tout de même 2 heures après. Nous sommes chanceux vu le nombre d'histoires qu'on nous a racontées sur leur non-fiabilité.
La région Extrême-Nord/Nord est très différente du littoral d'où nous arrivons car c'est la savane. De l'avion nous apercevons les grandes étendues jaunes et, chose étrange, des champs verts. L'eau n'est pas loin sous terre. Il fait chaud mais sec contrairement au Sud.
C'est une ville sympathique, Maroua, qui nous reçoit. Bien que la ville soit dans la savane, les rues sont bordées d'arbres. Si vous vous promenez dans les rues, vous longerez les boutiques/stands d'ébéniste, coiffeurs, couturiers, menuisiers et papeteries divers ainsi que poissonneries et centre d'appels téléphoniques. Et puis vous y verrez les cabines de plages qui vous vendent des contrats MTN ou Orange Cameroun, des petits revendeurs de tabac ou d'huile d'arachide. Peu de circulation mais beaucoup beaucoup de mototaxis qui tournent toute la journée dans les rues. Hyper pratique pour se déplacer. Ils sont partout et surtout dans les endroits névralgiques comme à la sortie des marchés. Basta lever le bras, et une armada de jeunes chauffeurs se rapprochent de vous. Pour 100FCFA (1FrsF, 0,65Euro), ils peuvent vous emmener n'importe où en ville. Sans casques évidemment. Et parfois à 2 ou 3 passagers.
Lundi c'est jour de marché à Maroua : les gens viennent de loin pour vendre tout ce qui est imaginable et peut-être même inimaginable pour nous les Européens. Les coiffeurs et raseurs se sont installés en ligne dans un coin. Les matelas sont entassés dans une cour, les peaux de bêtes tannées (au village même) sont encore en train de sécher au soleil. Les réparateurs de moto côtoient les vendeurs d'épices.
Je ne compte plus le nombres de fois où on nous interpelle pour nous dire bonjour ou bonne année. Pour lequel il faut évidemment répondre ! 100 fois, 1000 fois par jour. Blancs parmi tous ces noirs, on se fait remarquer. Ma copine Viviane m'avait prévenu avant de venir : "Tu sentiras une drôle d'impression à être blanc parmi tous ces noirs". En fait ce n'est pas exactement ça. Tant qu'on ne m'interpelle pas, je ne m'en rends pas compte. Et aux bonjours, il faut rajouter les "nassara". Qui veut dire "blanc" dans le dialecte local. Les parents le disent à leurs enfants en nous montrant du doigt. Les enfants, qui ont déjà compris, nous jettent à la figure ce mot, certains en espérant recevoir une petite pièce, huuumm, c'est la trace du touriste américain, ça.
Sur la piste des éléphants avec Oeil-de-Lynx et un pick-up.
Nous partons le soir de Maroua pour dormir au campement de Wasa. Le parc de Wasa nous attend très tôt car, c'est bien connu, les animaux se lèvent tôt à la fraîcheur de l'aube pour aller boire et se déplacer.
6h30 nous sommes prêts à partir pour la chasse. En route pour le tour des points d'eau. Le pick-up est absolument parfait (bien que peu confortable) car il permet d'être à l'extérieur, en hauteur et sans risquer de se faire manger par les animaux sauvages... "mangeurs d'hommes". Toute la journée nous allons tourner sur ces pistes de sable ou terre dure. 11h de traque acharnée avec notre pisteur Marcel-Oeil-de-Lynx debout à l'arrière, les yeux en amande, tournant la tête à droite à gauche, nous annonçant à gauche des phacochères alors que lui regarde déjà à droite. Et puis à 10h des amaris, et puis un peu plus loin à 9h des antilopes. On a du mal à suivre... "Où, où, où ? Tu les as vues, toi ? Mais si ! Regarde derrière ce buisson". A chaque fois, il nous faut bien plusieurs minutes avant de repérer les animaux. Heureusement le chauffeur connaît les touristes et s'arrête pour nous laisser chercher. "Ah ! Oui tiens, je vois les amaris, gros comme des chevaux, mais bien cachés tout de même dans les herbes hautes". Oeil-de-Lynx : "Girafes à 2km, et même 7 et encore 15". De honte de ne rien voir, je demande en murmurant à mon voisin, s'il a vu quelque chose ? "En fait, pas très bien" me répond-il. Ouf ! Je suis rassurée. Et heureusement que nous avons pu nous approcher car nous à 2km et même 500m d'ailleurs, nous n'apercevons rien du tout, même avec mes jumelles grossissantes 10fois. Girafes, amaris, cobs de Buffon, phacochères, marabouts. Tiens des excréments d'éléphants. Non ceux-là ne sont pas assez frais. Nous sommes soit au milieu des grandes étendues d'herbes sèches plus hautes que la voiture, soit dans des étendues, au sol brûlés, aux arbres à l'écorce rouge ici et là. Antilopes, hérons cendrés, cigogne, petits éperviers par milliers, toucans du Sénégal au long bec rouge, triccorres, chacals et encore hiboux... Une rangée d'arbres écrasés !! Des éléphants sont passés par-là. Demi-tour. Ils ont du rejoindre la mare sud. Une mangouste vient à passer devant nous en courant. Une mangouste c'est une sorte de loutre... hum... en fait, je ne sais pas très bien ce qu'est une loutre. Alors voilà une mangouste c'est un petit animal très long à longue queue, dans les tons marrons, genre un renard quoi. Je prends en photos les plantes et arbres rouges à la place des éléphants qu'on ne trouve pas. Le chauffeur me dit très justement : "Quand y'a pas le cheval on prend l'âne!". Tiens des traces d'éléphants. Oui mais celles-ci ne sont pas fraîches. Les arbres rouges sont des acacias africains. Les petits arbustes épineux sont des mimosas et ceux à feuilles sont des plistinas. Les grands sur lesquels se perchent les marabouts sont des baltretesses. Une nuée de tous petits éperviers dansent au-dessus de nous. Et puis un tricorre, oiseaux comme les cobs de Buffon.
Puis nous rencontrons des girafes sur un point d'eau en train de boire. Le pisteur m'autorise à m'approcher à pied. Il n'y a pas de lions dans les parages. Je m'éloigne donc toute seule avec mon appareil photo tout doucement pour voir les girafes en gros plan. Et puis, grosse peur, marchant dans les broussailles, je dérange une famille de phacochères qui partent en courant. Je ne suis pas du tout rassurée. De loin le pisteur, qui est resté dans la voiture, me crie quelque chose. Je n'entends pas très bien mais ses signes m'indiquent que je peux continuer vers l'avant. Je décide tout de même, lâchement, de rejoindre la voiture. Dommage pour les girafes au bord de l'eau, ça sera pour une prochaine fois.
Excrément d'éléphants, arbres arrachés par les éléphants, mais ZERO éléphant !!! Mais nous aurions pu ne voir AUCUN animal. C'est déjà arrivé à certains groupes de tourner pendant 3 jours et de ne même pas apercevoir un minable petit épervier, nous rassure Oeil-de-Lynx.
11h de pick-up nous sommes bien contents de rentrés. Dur dur les fesses, les pistes étant assez inconfortables. Dur dur les muscles des cuisses. Ahah ! Et les épaules brûlées par le soleil. Dis comme-ça, ça vous paraît terrible ? Mais malgré tout, c'est un souvenir extraordinaire de voir les animaux sur leur propre territoire.
Sur les routes/pistes des Monts Mandara avec Mc Gyver et le pick-up toujours.
En sortant du parc de Waza vers le sud-ouest, nous dormons à Mora. Demain nous ferons un détour dans ces pics qu'André Gide décrivait comme les plus beaux paysages du monde. A ne pas rater donc.
Départ 6h30 car la piste est longue, sinueuse et ... surtout c'est une piste, de nouveau ! Avant le col Koza, la savane reste plate pendant encore quelques temps. Et est très peuplée. Nombreux villages, nombreux marchés, nombreux troupeaux de buffles (nous assistons à un beau duel de buffles - puissance et fierté dans cette bataille). C'est une savane plus mouillée qu'au Mali car les nappes phréatiques ne sont pas très loin. Les plantes sont moins grasses et plus nombreuses. A Mora il y a même une PELOUSE car l'eau est juste à fleur du sol. Etrange ! Personne ne sait pourquoi l'eau remonte à cet endroit là.
Le pick-up cale et ne redémarre plus, assez tôt après le départ. Heureusement Boubakari notre chauffeur fut mécanicien dans son temps. Il se transforme en Mc Gyver. Il sort son couteau suisse, et nous remplace le câble électrique de l'alimentation en un rien de temps.
Il est 7h30, les enfants courent pour aller à l'école. Ils sont déjà un peu en retard vu que l'école commence normalement à 7h30. Mais certains ont fait plusieurs kilomètres à pied. Pendant la montée au col de Koza, les plantes se font plus nombreuses. Ainsi que les pieds-d-éléphants, ces plantes à larges racines, gorgées d'eau, sans feuille mais avec plein de petites fleurs roses. Dans ces monts l'architecture est typique des anciens peuples animistes qui petit à petit se reconvertit au catholicisme en signe de révolte contre les musulmans (bien que musulmans et catholiques semblent faire assez bon ménage). Cases rondes aux toits de chaumes et en murs de terre séchée ou briques. Chaque maison est formée de plusieurs cases rondes collées les unes aux autres et rassemblés autour d'une toute petite cour centrale. On y rentre par la chambre du chef et puis les chambres des femmes, les cuisines, la chambre des jumeaux (c'est bon signe d'avoir des jumeaux) et la chambre des enfants. Les petits villages ont leur place de marché facilement reconnaissable car les tentes de stands sont faites de troncs et de paille en un ensemble indémontable.
Bien que le col ne soit pas très haut, les pentes sont escarpées. Et sur ces pentes escarpées, des terrasses à perte de vue pour la culture du mil (jaune, celui de la saison sèche - le blanc ou rouge sera cultivé durant la saison des pluies) ou des oignons ou du coton. Travail harassant.
Dès 20km avant Moloko, où c'est jour de marché, des dizaines d'hommes et de femmes aux vêtements colorés, marchent le long de la piste, chargés de paquets divers ou des fagots de bois,... sur la tête pour aller les vendre au marché. Quelques chanceux sont à bicyclettes. Mais la plupart sont des marcheurs. De temps en temps à l'ombre des gros arbres, un vendeur de bière de mil s'est installé. Les marcheurs en profite pour faire une pause et boire un coup.
11h30, des adolescents en uniformes bleus sortent de l'école. Certains se tiennent par la main. Ils vont de nouveaux parcourir des kilomètres pour rentrer chez eux. Mais cette fois-ci pas besoin de courir. Le pas est plutôt passif.
La voiture cale de nouveau. Cette fois il n'y a plus d'eau dans le radiateur. Mc Gyver sort sa bouteille d'eau et en quelques minutes c'est réparé. Pendant cette panne un attroupement s'est formé autour de la voiture. Nous avons l'impression d'être dans un zoo, côté intérieur des cages. Nos visiteurs sont essoufflés car ils ont couru pour venir voir l'attraction.
Au village de Roumsiki, nous sommes au beau milieu des ces fameux pics. Ils surgissent de terre jusqu'à 100m de hauteurs. Un petit trekking nous est proposé pour en faire le tour. Paysage lunaire. Car pas un arbre, mais de la pierre à perte de vue dans ses vallons. Il est 12h30, c'est le cagnard. Je ne me sens pas de faire cette promenade, surtout que je viens de passer 1 heure à l'arrière du pick-up en plein soleil. Eh ! Je voulais profiter de ces paysages sublimes, mais malgré la légère brume ambiante je me suis tapée une bonne insolation. Les 3 garçons, plus courageux se lance dans la descente vers le Nigeria. En attendant, je profite du paysage. Des femmes me font comprendre par des gestes - je ne parle pas leur dialecte - qu'elles m'invitent à venir goûter les cacahouètes qu'elles sont en train de dépecer. Puis j'essaye de faire une petite sieste dans la voiture, mais un groupe d'écolier vient à passer. Ils veulent tous me montrer leur cahier. Les garçons reviennent 2h plus tard, rouges... comme des tomates. Nous partons pour une visite guidée du village. Attention Roumsiki est un piège à touriste : les habitants du village de Roumsiki sont devenus acariâtres avec les touristes. Grosses sources de revenus pour eux car Roumsiki est décrit comme un passage obligé dans les guides, ils demandent maintenant des sous à tout bout de "rues" et vous en veulent si vous n'achetez pas à tous les stands. Dommage il y a sûrement d'autres villages alentours peu connus mais certainement aussi intéressants où nous aurions pu aller. La prochaine fois...
Retour sur Maroua au bout de 2 jours. Ah ! Oui ! je ne vous ai pas encore parlé de la nourriture. Ce soir nous dînons de porc-épic et de frites de bananes plantains. Absolument délicieux. Jusqu'à maintenant nous nous sommes régalés. Comme beaucoup de plats préparés au Cameroun. Viandes (poulet, boeuf) et poissons (bar, carpe, poisson bossu, baracuda...) grillés ou braisées ou en brochette. Les plats de légumes sont à base de ndolé (sorte d'épinard), sanga, macabo (tubercule), igname (autre tubercule), ou encore manioc,... (et aussi riz et patate).
Visite d'un autre village-chefferie Oudjilla. Joli village. De nouveau le 4x4 est obligatoire pour monter sur les collines, au milieu des cultures de maïs.
L'armatan nous tombe dessus. L'armatan c'est un brouillard chargé de sable qui vient du Sahara, du Nord. Il rajoute de la poussière à la poussière déjà environnante de Maroua du fait que peu de routes sont asphaltées.
Nous redoublons les cyclistes chargés de bidons de 120 litres vides pour le moment. Ils vont comme ça jusqu'au Nigeria (80km) pour aller remplir les bidons d'essence sans doute trafiquée, la sussu. Et revenir par le même chemin le soir même. Ils partent en groupe et sont solidaires. Si un des leur crève (un pneu), tout le monde attend. Et puis il s'agit qu'ils ne se fassent pas contrôler car la taxe que leur fera payer la douane fera en sorte que leur voyage ne leur rapportera rien.
5 jours de transport en commun terrestres pour descendre du Nord au Sud - 1550 km
Je crois bien qu'on les ait tous essayés... gros bus, petit bus, train, taxi à la course, taxi en ramassage et moto taxi. Je ne crois pas en avoir oublié.
1er et 2ième jours - Maroua - Ngaoundéré, 2 étapes de 200km et 300km : Nous avons emprunté la compagnie de bus Woïla Voyage. Ces sont des gros bus comme ceux de 50 personnes chez nous, sauf qu'ici il y a 5 sièges par rangée ce qui fait un total de 70 places, en bon état. Les bus partent à l'heure dite. Les compteurs de vitesse sont bloqués à 80km/h et donc on n'est sûr que dans les lignes droites les chauffeurs ne se laisseront pas aller. Remarquablement bien organisé : les bagages sont appelés un peu avant le départ et chargés dans les soutes. Puis les passagers sont appelés à monter dans l'ordre d'achat des tickets !! Cette partie de route étant asphaltée tout du long et en assez bon état, le voyage fut très plaisant.
3ième jour - Ngaoundéré - ranch de Ngaoundaba, 80km allée-retour : Taxi brousse à la course (c'est à dire nous tout seul dans le taxi). Comme la plupart des taxis c'est une Toyota Corolla jaune, les fenêtres ouvrent et ferment (si, si) et le coffre aussi. Par contre la route cette fois-ci est une piste en latérite. A chaque croisement avec un camion, nous devons fermer énergiquement les fenêtres pour éviter ce brouillard de latérite de rentrer dans la voiture. Un tel brouillard que le chauffeur doit presque s'arrêter car la visibilité devient presque nulle. Nous arrivons marrons comme des indiens après seulement 40km (en 1 heure). Vêtements rouges, sacs dans le coffre rouges, têtes rouges, cheveux rouges. La petite baignade dans le lac de cratère de Ngaoundaba nous fait le plus grand bien. Heureusement il y a peu de circulation. Je n'imagine pas comment nous serions arrivés sinon. Mais il n'a pas que nous en rouge. Toute la nature est recouverte d'une pellicule assez épaisse de poussière rouge. Les plantes ne sont plus vertes. Les cascades coulent marrons.
3ième nuit - Ngaoundéré-Yaoundé, étape de 750km : Pas de route mais seulement des pistes de latérite. Vu le trajet précédent, nous avons sans hésiter choisi le train. Surtout que les coupeurs de routes camerounais ne coupent pas les trains. Tant mieux ! Comme Woïla Voyage, l'organisation est parfaite. Le train à 4 classes, couchettes avec 2 lits, couchettes avec 4 lits, places assises 1ère classe, places assises 2ième classe. Pour les couchettes il vaut réserver 2 jours à l'avance ce qui n'était pas notre cas. A la réservation le guichetier inscrit nos noms sur une liste prédéfinie pour le jour même avec numéro de place. Parfait. Mais si l'organisation est parfaite, apparemment le trajet semble aléatoire. Départ annoncé 18h30 ce qui est à peu près le cas, et arrivée annoncée à 9h ce qui n'est ... jamais le cas. A chaque fois que nous avons dit que nous allions prendre le train, nous avions le droit à une longue tirade de conseils et histoires à nous dégoûter. Il y a ceux pour qui le train a déraillé. Ceux qui sont restés bloqués dans une station pour on ne sait quelle raison technique plus longtemps que prévu et vu le nombres énormes de gare entre Ngaoundéré et Yaoundé il y a beaucoup de risques. Et encore ceux qui ont eu la visite éclair, d'un type très agile rentré par une fenêtre et qui a tiré sur les lanières qui dépassait des porte-bagages pour partir avec les sacs correspondants. Et encore ces infirmières françaises qui venaient juste de faire ce trajet en sens inverse en 2ième classe. L'aventure totale, mal de fesses et de dos dû aux sièges durs, places surbookées donc bataille pour avoir son siège, gens allongés sous leurs pieds donc plus moyen de mettre les pieds par terre. Finalement les conseils étaient de prendre de l'eau et de la nourriture pour au moins 1 jour, de voyager au moins en 1ière classe, se munir d'une lampe de poche et papier toilette pour aller pouvoir aller faire ses besoins tranquillement et d'attacher ses bagages en faisant plusieurs tours !! Et bien ça promet... Mais nous avons suivi tous ces conseils à la lettre et ... tout s'est bien passé (à part l'heure et demie de retard). Nous avons assez bien dormi sur ses sièges inclinables rembourrés. Bon je passe outre la tablette qui tenait avec un bout de ficelle arrachée dans la mousse du siège de devant et qui me tombait régulièrement sur les genoux. Nous sommes chanceux de nouveaux (voir voyage en avion) et ç'est peut-être grâce à ses gris-gris que nous avons autour du cou que nous avait offert Federica une italienne rencontrée précédemment ? Pendant le trajet, le personnel de la CamRail passe dans les rangs et vend de quoi manger - eau, jus de fruit, yaourt frais, fruit, madeleine,... très bien. En plus de ceux là, il y a les illicites qui vendent du paracétamol ou du collyre pour les yeux. Et à toutes les gares, dans la nuit noire, de jeunes garçons ou filles, parcourent le quai de long en large avec sur la tête du maïs, des bananes, des bâtons de maniocs, de l'eau,... Ils font leur publicité en criant lolololololalalala, batonbatonbatonbaton,... Le contrôleur de billets passe 2 fois pendant le trajet. Il est accompagné de 2 gendarmes pour au cas, où j'imagine. Des gardes sont postés à toutes les entrées pour vérifier que personnes ne tombent par les portes... qui ferment mal. Au petit matin, le wagon s'anime, les passagers se font un brin de toilettes, le personnel repasse avec de quoi pour le petit déjeuner, un commercial nous fait un cours pendant une bonne 1/2 heure, livre de recette à l'appui sur les plantes médicinales. Si l'état du train n'est pas correct il faudra se plaindre à la France car il semble que le propriétaire soit une compagnie française.
4ième jour - Yaoundé - Kribi, 340km : Cette fois-ci ce sera un petit bus de 30 personnes de la compagnie La Kribienne. A mon avis à 20 personnes le bus était déjà plein. Nous étions déjà 4 par rangées et déjà de façon assez intime. Mais les passagers locaux, résignés, me confirment qu'on nous y mettra encore une personne. Ma dov'é ?. Pour eux cela semble tout à fait normal et c'est bien dommage. Le départ se fait quand le bus est plein, contrairement à ce qu'on m'a dit à la réception. Le centre de gravité de ces bus est très très haut à cause du lourd chargement sur le toit composé des sacs des voyageurs mais aussi des récoltes complètes de bananes ou mil. Dans les virages nous penchons dangereusement surtout que je ne crois pas que le compteur soit bloqué celui-là. On allait beaucoup plus vite que la vitesse autorisée. Heureusement que sur cette étape les routes étaient en bon état et asphaltées.
5ième jour - Kribi - Chute de la lobé, 20km : Taxi brousse en ramassage, Toyota Corolla de nouveau, 9 personnes !! Le conducteur, 3 passagers à l'avant, 5 à l'arrière (sur les genoux les uns des autres) Le coffre ferme grâce à un élastique, les fenêtres n'ouvrent plus car plus de manivelles (sans doute pour laisser plus de place aux trop nombreux passagers). Le taxi en ramassage part quand il est plein, plein à ras bords. Et puis au fur et à mesure qu'il se vide, il se reremplit des gens rencontrés sur la piste de latérite. Avant de se vider sur ce trajet, le chauffeur a essayé de nous rajouter quelqu'un à l'arrière. "Mais où veux-tu la mettre ? Y'a même plus le volume". "Ah mais oui mais ça c'est parce que y'a des épais à l'arrière parce que sinon ça rentre". "Non, épais ou pas à l'arrière, 6 personnes c'est trop". Finalement quelqu'un a du descendre pour laisser place à la dame voyageant avec une bouteille de gaz. Après toutes ces pistes en latérite, mes vêtements blancs ont récupéré leur blancheur après seulement 2 lavages, 1 passage à l'eau de Javel et de nouveau un lavage.
Ouf, ça été de pire en pire tous les jours. Et je croyais bien qu'on avait fait le maximum. Mais non, j'ai encore vu plus tard des bus plus petits avec des gens jusque dans le coffre. Ces transports nous n'avons pas eu l'occasion de les prendre. Heureusement.
C'est dans les transports (en commun ou privé) qu'on a le plus affaire aux mange-mille ou mange-cinq-cents. Les mange-1000 ce sont les gendarmes et les mange-500 les flics, appelés comme ça car si vous n'êtes pas en règle vous leur glissez cette somme dans votre dossier (papier de voiture, passeport) avant de le présenter et ils vous laissent repartir (1000FCFA=10FFrs=1Euro50). Cette sorte de corruption, j'imagine, existe presque partout dans le monde (voir les Ripoux pour Paris), poussée par le fait que les usagers préfèrent donner un peu au noir que beaucoup en amende. Et puis il y a aussi quelques flics vraiment corrompus qui veulent de l'argent même si vous êtes en règle. Ils essayent de vous sortir des lois qu'ils espèrent que vous ne connaissez pas. "Ah ! mais vous n'avez pas la vignette 2004". En fait la date limite d'achat est jusqu'au 31 janvier. "Ah ! Mais votre visa n'est plus valable car les 30 jours sont passés... depuis la date de livraison du Visa". "Non c'est à partir de la date d'entrée" (évidemment qu'il le sait, mais il essaye). "Et avez-vous votre carnet de vaccination international, SVP". "Non je l'ai laissé à Douala".Une fois rentrés dans le pays vous n'en avez plus besoin... "Montrez-moi l'extincteur", alors que vous êtes dans une voiture particulière et que l'extincteur est obligatoire seulement pour les transports publiques. RESISTER CALMEMENT, SOURIEZ, EXPLIQUER LUI COMME SI VOUS PENSEZ QU'IL NE LE SAIT PAS ET NE PAS PAYER. Palabre d'1/4 d'heure, d'1/2 heure mais si vous avez raison à la fin ils vous laissent repartir. Voici quelques recommandations : si vous n'arrivez pas à le convaincre que vous avez raison, dites-lui que vous êtes d'accord pour payer l'AMENDE et demandez un reçu (hé, comme dans les restaurants ou les hôtels, c'est obligatoire par la loi, non ?). Si le flic a vos papiers en mains et vous menace de vous donnez une convocation pour le bureau le plus proche, prenez immédiatement son nom. Si c'est 2 arguments ne marchent pas, finissez par dire que franchement, en tant que touriste, on participe déjà largement à l'économie du pays en payant la bouffe, les taxis, les chauffeurs, les hôtels,... et que là on n'en peut plus... généralement ils finissent par dire qu'il fallait le dire plutôt. Moi avec ces arguments je n'ai jamais eu à payer. Ce qui à la fin est normal.
Littoral Sud
Donc après1500km, nous sommes passés de la savane sèche à la chaude humidité du sud... plages désertes et vagues à l'infinie. Ambiance vraiment différente du Nord et des transports que nous venons juste de faire. Ici c'est la station balnéaire. Une journée à Kribi me rappelle une journée à Essaouira au Maroc. On a envie d'y farniente. Recommandation : Finissez votre voyage à cet endroit, ça permet de se reposer des transports fatigants, des villes bruyantes, des flics corrompus...
Une journée typique à Kribi : au matin, nous sommes partis déambuler en ville mais avant d'atteindre le centre, nous nous sommes vite arrêtés pour admirer le petit port avant de traverser la rivière. Chaque pêcheur est revenu avec sa pirogue et sa pêche. Ambiance colorée et animée. Vous pouvez en profiter pour acheter votre poisson du midi ou bien même consommé sur place, même à 8h du mat. Ces pécheurs nous les avions aperçus de la terrasse du petit-déjeuner alors qu'ils rentraient de leur pêche déjà. Ils ont du partir bien tôt, en plein milieu de la nuit ! Du petit port on aperçoit une plage déserte au bout de la baie. Evidemment qu'on a envie d'y aller. Le chemin n'est pas facile car ce n'est pas vraiment un chemin mais un ancien chemin d'accès à une carrière désaffectée. Mais ça vaut le coup. Vue de la ville de loin. Puis on longe la plage déserte. Des baigneurs sont déjà dans l'eau. Quelque part le long de l'eau, nous choisissons un petit bui-bui pour boire un coup mais surtout pour commander notre repas du midi. Si vous choisissez le poisson, ils iront l'acheter au marché et le poulet il faut aller lui couper la tête. Donc il faut vraiment prévoir un peu avant. Mais en attendant nous admirerons les ébénistes qui construisent les pirogues en bois rouge - le padouk - à la machette, au rabot et scie manuels. Les hommes travaillent dur sous les arbres. La cuisinière du bui-bui où nous sommes installés va de temps en temps chercher les copeaux de la construction des bateaux pour son feu. Gambas grillées et poissons braisés sous les bananiers dans la petite brise marine. Retour à l'hôtel (sans passer par la ville) pour une petite sieste suivie d'une petite baignade. Puis nous repartons pour la ville (va-t-on arriver jusque là-bas cette fois-ci ?), moto-taxi jusqu'au petit marché, qui n'est pas si petit que ça. Pas destiné aux touristes il est assez intéressant car très local. Puis moto-taxi pour aller jusqu'à l'agence de voyage pour le retour sur Douala. Puis moto-taxi pour aller au cyber-café puis moto-taxi pour aller au marché central puis moto-taxi pour aller à la poste... Pouf ! Vous allez penser que j'ai dépensé une fortune en taxi. En fait chaque trajet coûte le même prix qu'à Maroua, c'est à dire 100FrCFA, 1FrFrs, 0,65Euro !! Ca ne paraît pas cher comme ça mais en fait la tarif correspond aux tarifs parisiens si on compare au "RMI". Le "RMI" camerounais est d'environ 26000 FrsCFA par mois (260 FrFrs). Moto-taxi de nouveau pour un retour pour une petite baignade dans la mer chaude. Petite promenade du soir jusqu'à un bui- bui que nous avions repéré avec ses poissons au choix et sa braise au chaud. Poisson bossu et bar.
Une autre journée obligatoire dans les environs de Kribi : à 20km au sud, la Lobé. C'est un fleuve paisible qui coule au milieu de la forêt tropicale. Au premier jour de votre arrivée, un pêcheur viendra forcément vous chercher pour vous emmener y faire un tour en pirogue. N'y résistez pas, c'est superbe. C'est Henri que sera notre guide. Nous prenons d'abord le taxi-brousse qui nous abandonne près d'une autre piste. Petite marche jusqu'au village ou je devrais plutôt dire jusqu'à la maison de sa soeur. Puis de nouveau petite marche sur un tout petit sentier bien pratiqué au milieu des herbes tropicales jusqu'à la rivière ou la barque nous attend (déception ce n'est pas une pirogue - mais finalement moi qui suis trouillarde je préfère ça car la barque est beaucoup plus stable qu'une pirogue, non ?). Calme intense. La forêt vous regarde remonter le fleuve, doucement. Les seuls bruits sont le choc de la rame d'Henri et les oiseaux. De temps en temps une petite bande de terre, une pirogue, une île, des cages à crevettes. Car la Lobé est fameuse pour ses crevettes. Dont vous vous régalerez à la fin du tour.
Par contre nous avons résisté à la visite du village de pygmées ("Les pygmées sont courts" nous dit Henri) car de nombreux touristes nous avaient prévenu que c'était un piège ... à touristes. Une autre fois pour une étude ethnologique, prenez une pirogue à moteur pour remonter beaucoup plus loin et voir un vrai village de pygmées. Nous nous sommes cependant arrêtés pour regarder leurs champs... surprenant champs tropicaux qui se mélangent étrangement à la forêt. Si Henri nous ne l'avait pas dit, on continuait à penser que c'était la forêt. A notre retour, nous nous arrêtons manger chez la soeur d'Henri qui nous fait des crevettes. Quel délice ! Nous sommes installés dans la cour ou bien le jardin ou bien la forêt, je ne sais pas très bien. Nous sommes installés dans l'espace bien dégagé et bien propre de toute plante et herbes (à part 2 cocotiers) devant la maison, très propre. Maison à colombage - architecture que nous reverrons en pays Bamiléké. La charpente laisse montrer qu'elle est faite de poutre ou bien de branches d'arbres. La garniture est de terre rouge évidemment. En attendant, Yannick (nommé Yannick pour faire comme Noah et comme beaucoup de jeunes là-bas aussi) et Monique, les neveux d'Henri, discutent avec nous. Monique, avec une rapidité incroyable, me fait des tresses incrustées "comme ça tu seras belle" me dit-elle. Elle voulait être coiffeuse et puis a changé d'avis elle fait maintenant une école de couture. Yannick n'est pas à l'école car il n'a pas pu payer aujourd'hui. Ce n'est pas toujours très clair. Faut-il payer tous les jours ? Yannick nous cueille une noix de coco toute fraîche de l'arbre. Il lui coupe la tête et nous y buvons le petit lait comme dans un verre. La chair est tendre et mouillée. "Tu nous prends en photo ?" me demandent-ils. Yannick veut poser dans sa maison et il montre avec fierté la chaîne Hi-Fi dernier cri et puis la télé. Par contre Monique préfère nous accompagner aux chutes car la Lobé est aussi fameuse pour son delta : le fleuve fini en cascade dans la mer. Pour y aller Monique endosse ses habits traditionnels et nous voilà marchant en sens inverse sur cette piste et puis la route et puis à travers divers jardins pour descendre jusqu'à la mer. Eau douce mais fugueuse qui se jette dans la mer salée.
Dernier jour à Kribi. J'essaye d'organiser dans le temps le retour sur Douala en bus. Hier on m'avait annoncé à l'agence que les départ se font à toutes les heures et demi. Après un dernier déjeuner copieux sur la plage, nous nous dirigeons lentement vers l'autre extrémité de la ville pour prendre le bus de 14h30. Nous y arrivons à 2h15 et ... le bus est en train de partir. Juste à temps pour nous. Mais la conclusion est que ce n'est pas la peine d'essayer de s'organiser trop précisément car il y a toujours des surprises !!
Sur les pentes du Mont Cameroun
Nous voilà de retour à Buéa (Bo-ia) pour de nouveau une petite ascension de 2 jours. Ndivé, notre guide, emporte une machette et ses "noicoco". La machette servira-t-elle à nous défendre ou à nous frayer le chemin ? Nous chargeons au max Emmanuel, le porteur qui va nous accompagner. Départ vers 11h de 900m d'altitude et montée jusqu'à "Hut 1" à 1800m. Nous apprenons à éviter les rangs de fourmis rouges grosses comme le doigt et des crocs énormes. Car sinon il paraît qu'il leur faut seulement quelques milli-secondes pour s'accrocher et ne plus lacher. Nous mangeraient-elles ensuite ? En combien de temps ? Nous décidons de ne pas faire l'expérience et de croire sur parole Viviane. 900 mètres, ça nous suffit pour le premier jour. A cet endroit là est installé une petite maison sur cabotis. 3 touristes passent en descendant. Ils sont comme Cendrillon, noirs de cendre de la tête aux pieds. Ils ont atteint le sommet dans la journée, en partant à 6h30 du mat, arrivée vers 13h tout en haut. Ok ok nous sommes moins sportifs, surtout moi. Nous découvrons l'usage de la machette de Ndivé: à faire du petit bois et trancher l'écorce des arbres pour voir la sève, mais pas pour dégager le chemin qui est très pratiqué. Sous la terrasse en bois (est-ce bien raisonnable ?), feu de bois pour réchauffer l'eau de la douche, puis les raviolis et les "noicoco" de Ndivé et d'Emmanuel qui en feront leur dîner. Une "noicoco" est un mélange de divers aliments étranges. C'est bon et très consistent. Parfait pour une randonnée. Mais de nouveau trop épicé pour moi.
Réveil au petit matin pour (essayer d') aller jusqu'à Hut 2 ou au moins jusqu'aux magic trees. Le ciel est dégagé, ce qui n'arrive pas souvent. Juste au-dessus de Hut 1, nous avons la chance d'apercevoir la vue vers les hauteurs. Le sommet n'est cependant pas visible car de nombreux soubresauts nous le cachent. 2040m la forêt tropicale verdoyante laisse soudainement place à la savane. Paysage étrange : touffes d'herbe verte fluo, monticules de terre noire sur le sol volcanique, champs brûlés. Quelques pierres sont peintes en blanc pour indiquer le chemin. Nous nous faisons doubler par de nombreux sportifs et sportives qui s'entraînent pour la course du Mont Cameroun dans quelques semaines. La plupart montent avec des chaussures de plage en plastique. Pendant la course, le meilleur fera l'aller-retour jusqu'au sommet, c'est à dire jusqu'à 4100 mètres, en 4h45 et la meilleure en 5h08. Nous les encourageons à coup de Ashiya (bon courage ou bonne chance). Pour ma part le mot ascension est un bien grand mot vu qu'elle s'est soldée par un arrêt vers 2300m bien avant l'aire des "magic trees". De toute façon les "magic trees" sont appelés comme ça car il paraît qu'on ne les atteint jamais, ils sont toujours plus loin. Je redescends donc doucement vers "Hut 1" et laisse les autres monter plus haut. Cela me permet de bien profiter de la végétation et population : chanterelles, figuiers, strangular trees, trompette flowers blanches, busherries (comme nos framboises des bois), helichysum manin jaune, afromumumm rouge, ficus à sève comme le lait ou bien à sève comme le sang... Ndivé est très inquiet et j'apprend plus tard qu'il aura demandé à tous les grimpeurs : "Have you seen my white lady ?" pour être sûr que je ne me suis pas perdue dans les méandres des touffes d'herbe. J'apprends aussi que Viviane fera un vol plané suivi d'un saut "périlleux" dans la pente pour laisser passer les coureurs en descente. Ils vont vite très très vite. Grosse peur mais rien de grave. Promenade aussi sublime pour admirer les oiseaux et les insectes. Petit oiseaux jaunes ou gros oiseaux les goatwid rouge, papillons,...
Chefferies de l'Ouest ("Chefferie, c'est une réserver de chefs ?" me demande Martin. "Presque")
Pour nos 4 derniers jours de visites, nous avons encore tant à faire. Le pays Bamiléké est riche en chutes d'eau et villages typiques. Par quoi faut-il commencer ? Heureusement, Christian, dont nous avons fait la connaissance au début du séjour, nous prend en charge et nous organise complètement notre parcours. Non il n'est pas responsable d'agence de voyage, ni d'un office du tourisme et oui nous ne le connaissions pas avant mais oui il nous fait un planning personnalisé, un beau tableau, qui prend en compte le fait que nous ne soyons pas en 4x4, jour par jour avec les villes importantes en couleur et les détails à ne pas rater, et des contacts dans chaque ville au cas où nous aurions des problèmes... vraiment génial. Accueil à la camerounaise dont je profite pour en faire les louanges : Naturel et généreux. Revenons à nos moutons. Ces 4 jours finaux nous font découvrir des coins différents de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent. Le Nord Ouest du pays est la partie très culturelle du Cameroun, avec ses chefferies et architecture et traditions associées. Situé un peu plus au nord que la forêt tropicale, ce sont maintenant des champs de palmiers, quelques sapins et des chutes d'eau. A notre programme donc, des marchés, de nombreuses chutes d'eau et 4 chefferies.
PLANNING DE VISITES DE L'OUEST CAMEROUN par Christian légende
grande ou moyenne ville JOUR
VILLES TRAVERSEES
DETAILS
Commentaires ... par Laurence
LUNDI
DOUALA
Oui oui nous partons de Douala, nous en rêvons car il y faut trop humide trop chaud. Nous partons avec la voiture que Viviane nous a très gentiment prêtée. NYOMBE vue sur les plantations de bananes en passant sur la nationale La route est longue mais belle. Des milliers de bananiers et des millions de bananes, des milliers de manguiers et des millions de mangues et quelques eucalyptus. Les manguiers sont vraiment des drôles d'arbres. Tous minces, très hauts (pour les plus vieux) avec une sorte de parapluie sur la tête. Juste sous le parapluie, les mangues en grappes. NKONGSAMBA
passage en périphérie, ou halte pour ravitaillement (boulangerie, petit restaurant) Maisons à colombage et terre rouge EKOM visite des chutes d'EKOM à environ 25 km de NKOMGSAMBA Nous avons raté la piste, qui aurait due être indiquée par une vieille pancarte de chefferie, lit-on dans les guides. Et pourtant on l'a cherchée. C'est pas grave aujourd'hui le programme et bien chargé, on le fera au retour. KEKEM petit marché célèbre pour ses brochettes de boeuf Oh ben oui ! nous en profitons. Il faut juste résister à tous les brochetteurs car tous se précipitent à notre arrivée pour nous faire leur réclame, soi-disant toutes les brochettes étant différentes. Nous en essayons de 2 vendeurs mais au goût, elles me semblent très identiques - surtout qu'elles sont épicées... BAFANG
à l'entrée de la ville, juste après le contrôle de police, discrètement à 150m du goudron, la chute de la MOUENKEU Heureusement que Christan nous avait spécifié 150m car c'est vraiment 150mètres. Heureusement sur 150 mètres la route tourne légèrement et nous passons donc à l'abri des regards des policiers du contrôle de police. Ceux-là ne nous avaient pas arrêtés et on n'a pas envie qu'ils reviennent sur leur décision (à chaque passage de contrôle, j'ai le coeur qui se met à battre à 180 battements par minutes à cause du stress de la future palabre). 40 mètres de mur d'eau tourbillonante rouge. BANA Col de Bana : 7km de virages en montagne, vue superbe du paysage et d'un mur contrefort à la montagne La route serpente entre les collines. Les maisons sont partout disséminées dans la campagne. Petit marché à Bana. Nous voyons de l'extérieur sa chefferie. Nous n'osons pas y rentrer car nous ne savons pas encore comment ça fonctionne. Les écoliers marchent le long de la route de retour de l'école. Certains rentrent la machette à la main : c'est pour les travaux pratiques, nous explique Gabriel, qui consistent à déblayer les herbes folles de l'école. BANDJOUN HOTEL XXX voir la responsable YYY Pas dans nos cordes alors nous en choississons un plus petit. Ici les hôtels ont doublé leur prix par rapport au reste du pays. Même petite chambre délabrée, vieillote (mais cependant propre) qu'à Ngaoundéré, mais 2 fois plus chère. Dîner de couscous de maïs et ndolé aux tripes ou bien condré à la vache. Dans le bui-bui précédent on nous avait proposé comme seul plat du riz à la sauce tomate... nous aurions dû accepter.
MARDI
BANDJOUN HOTEL BANDJOUN Visite de la chefferie BANDJOUN Sortir de la route goudronnée, prendre la petite piste à droite puis à gauche et la suivre pendant quelques centaines de mètres. La chefferie était peut-être à l'origine le centre du village. En tout cas ce n'est pas le cas aujourd'hui. Silence sur Bandjoun.
L'entrée est majestueuse comme pour toutes les chefferies que nous avons vues ou entre-aperçues. Cette fois-ci ce sont 2 énormes maisons carrées coiffées d'un toit de chaume traditionnel. La large rue descend tout droit pour arriver directement sur la maison du peuple. Aujourd'hui l'ambiance est calme, presque trop calme, pas de bruit de derrière le mur, pas de passant, pas de chansons. Personne ne vient à notre rencontre. A-on le droit de parcourir cette allée ? Et puis finalement un petit homme vient nous rejoindre. "Je suis le gardien mais pas guide. C'est vrai, la ville est désertée. Nous sommes en deuil, le roi est mort." Il y a maintenant presque 4 semaines. Les nobles doivent se réunir pour choisir le nouveau chef qui sera forcément un des fils de l'ancien roi. Mais vont-ils vraiment choisir ? Le roi, dans son testament a surement écrit un nom, choisi un des ses fils. Samedi prochain, ca sera la fête (et malheureusement pour nous, nous serons dans l'avion de retour). La grande réunion va se tenir et le nouveau chef va être désigné. Une grande fête en perspective ou tout le monde est convié.
Le gardien nous explique l'origine de la chefferie de Bandjoun. Un ancien fils de chef n'ayant pas hérité de son père (donc resté prince et n'ayant pas pu devenir roi), était venu dans cette région. Y a acheté une concession ET les gens. En dialecte "gens achetés" = "badjou", auquel a été rajouté volontairement 2 "n" pour créer le nom de cette nouvelle chefferie. Toit de chaume impressionnant ronds sur base carrée. Maisons des femmes, puis grande maison du peuple avec ses totems en bois pour soutenir le toit. Rigolos ces totems car certains ont été refait récemment à la suite de feu divers et on peut y reconnaître le dernier chanteur en vogue ou joueur de tennis,...
BAFOUSSAM
Passage dans la ville; Possibilité de restauration en journée ou soirée. Contact Hervé XXX Ce matin on ne fait que la traverser. FOUMBAM Visite de la chefferie BAMOUN, le sultanat Cette ville m'a plus tout de suite. Ville un peu tortueuse et animée posée sur des collines. Mais nous n'y sommes restés qu'une demi journée. Trop court pour confirmer ma première impression. Sur un des versans de collines, les artisans du bronze et bois se présentent simplement. Boutiques de tissus en face du marché central. La route fait une boucle autour de la colline. La chefferie est musulmane cette fois-ci et rien à voir avec la chefferie de Bandjoun. Palais en brique décorée d'arabesques. Pas de bâtisse ronde ou de toit en paille, ni de totem.
KOUTABA Pause à un hôtel (200m du goudron à droite venant de FOUMBAN) On l'a raté. BAFOUSSAM
Nous voulions rejoindre Hervé mais la ville est tellement embrouillé que nous nous retrouvons au centre ville. Rendez-vous avec mot de passe christian. Oui car qui doit-on suivre ? Nous n'avons jamais vu Hervé. Il nous reçoit comme des princes, pour l'apéro mais ensuite pour le dîner et même pour l'hôtel. Dîner dans un de ces fameux circuits, avec Hervé et Eliane princesse et reine des enfants de Bangwa (la chefferie que nous n'avions pas visitée au début). Poulet DG et bananes plantain grillées. De nouveau délicieux.
BANDJOUN HOTEL Nous sommes invités dans un superbe hôtel de Bafoussam. Super accueil de nouveau. MERCREDI
BANDJOUN HOTEL Hervé nous donne un contact pour Bafoussam. White man (il est noir), responsable de la compagnie de bus Jeannot Express. Il pourra nous renseigner sur son pays qu'il connaît bien. Merci encore pour l'aide. BAMENDA
Visite de la ville et des petits points d'artisanat ; contact WWWW Passage dans la partie anglophone. Des petits détails nous font sentir la différence (en plus de la langue évidemment). Ces détails sont identiques à ceux qu'on pourrait noter entre la France et l'Angleterre. Population plus flegmatique, plus gentlemen et plus respectueuse ; Pas de flic corrompu ; pays très propre. Mais on roule tout de même à droite comme du côté francophone. Encore un peu plus au nord, fraîcheur et campagne. On pourrait presque se croire dans le Jura sur ces routes qui serpentent au milieu de forêts de sapins. Et puis sur les marchés nous voyons maintenant des choux et des tomates et dans les rues cochons et poules.
Artisanat est très prospère et frugal.
Aujourd'hui nous avons eu une drôle d'expérience à Bafut. Petit village non indiqué dans aucun guide à part le guide du routard que je n'avais pas emmené mais dont j'y avais copié le nom. Je ne me rappelais plus pourquoi...
Arrivé là-bas on s'est fait "attaquer" par des clowns masqués d'une société secrète. Ces hommes, masqués par une cagoule en côte de maille, mendient sauvagement - tradition à la suite de la mort de la reine-mère. Il faut jeter des pièces à leurs pieds pour pouvoir repartir car ils nous menacent de leur longs bâtons. Puis visite de la chefferie : cette fois-ci ce sont des maisons rectangulaires. Des petites portes permettent de passer d'une cour à l'autre. Au milieu de ces teintes rouges, un énorme arbre à fleurs violettes : le jakaranda (écrit en phonétique).
A la sortie nous avons mangé dans un bui-bui vraiment vraiment local, d'une soupe (red oil + carbonate de calcium + herbes), de bush meat (antilope grillé avec sa peau ... et ses poils, beurk) et achu (banane+cocoyams) ... accompagnés de vin de palm en boisson. huuummm... mon estomac a vraiment eu du mal. Nous nous apprêtons à quitter Bafut, mais on nous fait savoir qu'un ancien de la chefferie s'offusque qu'on ne soit pas d'abord passé le voir (il est bien caché dans un petit bui-bui). Nous y allons donc, nous saluons en levant les 2 mains, paumes vers le bas. Le jeune, qui nous suit, nous explique qu'il faut lui offrir quelque chose. Heureusement Gabriel notre chauffeur nous sauve la mise en lui offrant 2 litres de vin de palmes, 1 litre au jeune et 1 litre pour nous car évidemment il nous faut l'accompagner.
BAFOUSSAM
Sur le retour, nous nous arrêtons voir les chutes de la Metche. Partout dans la descente des petits tas de cendres, ensanglantés recouvert de riz. A quoi ont-ils servi ? Des restes de rituels peut-être ? En fait ce soir nous ne nous arrêterons pas à Bamenda car nous voulons aller jusqu'à Banka pour dormir, ville d'origine de Gabriel. Ca lui évitera de dormir dans la voiture.
Il s'avère qu'arrivés là-bas, il nous invite à dormir chez sa mère et soeur. Nous sommes de nouveau très bien reçus. Terre rouge. C'est le nom de la maison. Conditions précaires pour cette famille courageuse : pas d'eau courante, pas d'électricité. Cultivateurs de choses diverses : café et mangues principalement. L'oncle est venu de la ville pour aider au ramassage du café. "C'est dur" nous expliquent-ils, très dur. Pencher toute la journée, pour ramasser ces petites graines. Devant la maison, la collecte est en train de sécher. Surtout que le cours du café est très bas et ça ne rapporte rien. 2 petites maisons le long de la route goudronnée ("C'est une chance que la route ait été goudronnée car il y a moins de poussière").
BANDJOUN HOTEL JEUDI
BANDJOUN Nous faisons un petit ajout sur le planning : visite de la chefferie de Banka, puisque nous y sommes. C'est le chef en personne, le roi qui nous reçoit. Pas de visite des bâtiments cette fois-ci mais longue discussion sur la vie d'une chefferie. Les chefferies font maintenant partie d'un échelon du gouvernement - elles correspondent aux communes en France. Petit délit, problème de voisinage,... sont gérés par le chef. Le reste est reporté au gouvernement. Le chef doit s'occuper de demander les travaux de voiries,... DOUALA
Sur la route de retour Nous ne nous arrêtons pas aux chutes d'Ekom d'une hauteur de 80 mètres car nous lisons dans les 3 guides que nous avons, qu'il est grandement recommandé de se faire accompagner par des policiers. Lâchement nous n'y allons pas. Et pourtant Christian nous dira ensuite qu'il n'y a aucun risque. Sinon il ne nous y aurait pas envoyés, hé! A faire au prochain voyage, donc.
Par contre on se refait les brochettes évidemment.
Mais dans le pays Bamiléké, on pourrait y rester 10 ou même 20 jours. Prévoir le 4x4 et partir sur la ring-road (400 km) ou bien monter aux lacs jumeaux toujours en 4x4 et faire un trekking,...
Les plats sont encore plus spéciaux ici à mon goût, comme le "condré" ou l"achu". Même préparés avec amour et d'un aspect tout à fait abordable, dès la 3ième bouchée, ils m'écoeurent et je n'arrive pas à finir mon assiette. Le Cameroun est aussi le paradis des mangeurs d'épices. Donc à cause des plats épicés, des plats spéciaux et de la turista, j'ai réussi à perdre 5 kilos. Et le fait qu'on ne mange pratiquement jamais de sucre. Mais ne vous inquiétez pas vous me reconnaîtrez car il m'a fallu moins d'une semaine pour reprendre 4 kilos sur les 5 dès mon retour en Italie.
Une journée de la vie de Salomi-Ryan, adolescent de 14 ans, à Banka-TerreRouge.
Réveil à 5h dans le noir. Le ventre creux il aide sa mère à pousser le chariot plein à ras bords d'oignons, de melons, de patates, de mangues, jusqu'au marché. 6h il rentre tout seul le long de la route, Sa grand-mère a réchauffé le repas de la veille et il en fait son petit déjeuner. Puis il part à l'école qui commence à 7h30. 16h30 il revient de l'école (à pied comme tous les autres élèves, même les plus fortunés). Pose son cartable. Et repart aux champs aider sa mère et son oncle à ramasser le café. 18h30 la nuit tombe, tout le monde rentre à la maison. Diner de tubercules, ndolé et banane plantain grillées. A la lueur de la lampe à pétrole, il fait ses devoirs consciencieusement, il veut être mécanicien. A la lueur de la lune, aujourd'hui il y en a, il se lave à l'aide du seau d'eau à la suite de toute la famille dans la cour.
DOUALA
C'est une ville qu'il faut dompter pour s'y sentir bien. Dans les quartiers des marchés, c'est une ville grouillante de monde. Comme une fourmilière. Pour y circuler, il vaut mieux le faire en voiture. Les trottoirs sont encombrés de stands divers, de voitures, et évidemment de gens. Il est impossible de faire plus de 5 mètres en ligne droite. La ville n'a pas beaucoup d'intérêts touristiques : chaleur, humidité, moustiques, embouteillage et dangers le soir. Pas de musées ni de beaux bâtiments malheureusement. Tout ce qu'on a vraiment envie de voir en arrivant dans un nouveau pays, n'est-ce pas ? :) Mais vous l'apprécierez pour ses marchés et son emplacement privilégié près de la côte.
Pour trouver une adresse - numéro et nom de rues ne servent pas, bien qu'ils existent. Il faut donner des références de magasins ou sociétés que les taxis connaissent. Beaucoup de gens n'ont pas de téléphone. Ce qui fait qu'on trouve de temps en temps des annonces dans le journal du type : "Assurance XXX demande à Madame YYY de bien vouloir les contacter le plus vite possible pour demande d'information sur son dossier" !!!
Dîner animé avec Djengué et Lucien. 2 façons de parler mais tous 2 restent très posés. Viviane, quand elle s'adresse à nous, parle avec l'accent parisien et quand elle s'adresse aux camerounais reprend immédiatement l'accent local. Ca me fait remarquer que l'accent camerounais est beaucoup mieux adapté aux longues conversations. Il ralentit le rythme et calme le ton.
Pont sur le Wouri - fameux pour ses embouteillages. On l'utilise pour aller à l'Ouest ou aller dans l'ancien quartier résidentiel Bonaberi - ancien quartier résidentiel justement à cause du pont qui rend le quartier en fait impraticable. Goulot d'étranglement de la ville. Embouteillage monstre continuel.
Coupure d'eau et d'électricité assez régulièrement dans la journée. Ce qui explique le drôle de stock de Viviane de bouteilles d'eau de robinet et de seaux (sot ; sceaux ; saut ; pourquoi le français est-il si difficile ?) qu'on trouve un peu partout dans les pièces. Pour pouvoir, dans tous les cas, prendre ses douches et faire la vaisselle.
Viviane, excellente cuisinière, a entrepris de nous faire goûter à toutes les bonnes recettes camerounaises. Mais 3 semaines ne suffisent pas pour tout tester. Nous avons cependant de la chance car nous aurons goûter à toutes sortes de poissons grillés comme le bar et surtout le Baracuda, poisson tout en longueur à la chaire blanche. Délicieux !
En Vrac
Les CamXXX : CamAir, CamTel, CamRail, CamCoton, Cam?,... CamAlbum .
La C.A.N. : la CAN se prépare (en Tunisie). Et je retrouve les mêmes ambiances de foot que pendant mon voyage au Mali il y a 2 ans. Parler de foot aux flics, ça vous rend tout de suite sympathiques à leurs yeux... En parlant de foot, on peut aussi parler des maillots de foot. J'avoue que ce n'est pas une chose que j'aurai remarquée mais Guillaume si. De très très nombreuses personnes (surtout des hommes) portent comme vêtements des maillots de foot et surtout celui du Bayern de Munich (rouge et bleu). Guillaume les remarquaient systématiquement et s'était engagé à me le faire remarquer aussi. Donc à peu près toutes le 5 minutes, il me disait : "Tiens en voilà un". "Et celui là c'est quoi ?", ... Maintenant j'chuis hyper fortiche en maillot de foot, surtout pour reconnaître celui de l'équipe de Bayern de Munich !! Le voyage de retour de Guillaume a été un peu tourmenté par le fait que l'avion a fait un détour inattendu par la Tunisie pour ... déposer des supporters de la CAN.
Les pubs contre le sida : il y en a partout au Cameroun en ville ou sur les routes. Des grandes affichent qui vous annoncent :
- Abstinence, Fidélité, Préservatif ou... SIDA ?
- Etre fidèle c'est bien, connaître son statut sérologique c'est mieux
- Avec la capote c'est sur et le plaisir dure dure dure...
- Une qualité internationale accessible à tous
- La déchirure ce n'est pas un problème d'échauffement (vous annonce un type en blouse blanche et stéthoscope au cou ! J'ai cru longtemps que c'était un kiné et donc une pub pour les déchirures ligamentaires ! Rrrrrrrrrien à voir)
Les 2 dernières, nous avons mis presque tout le voyage à comprendre que c'était une pub pour les préservatifs.
Les ministères : c'est marrant car tout bâtiment d'une institution gouvernemental (écoles, voiries,...) est annoncé par un panneau commençant par donner le nom du ministère correspondant. Le ministère des transports, le ministère de la culture, le ministère de la pêche, le ministère de ... Aussi bien dans les villes que les campagnes. Comme nous avons commencé par les campagnes, j'ai pensé au début que c'était bien que les ministères soient délocalisés. Puis quand j'ai vu trois panneau du ministère de l'éducation (les plus courants) dans différents villages j'ai commencé à douter !
Conclusion
Superbe pays pour sa diversité. Ma première impression était la végétation diversifiée. La dernière impression est la population, les lieux et les activités très diversifiés !! Température très supportable et hygiène souvent irréprochable. Pays à visiter absolument. Cependant le Cameroun pourrait mieux utiliser son grand potentiel de tourisme car le pays est équipé mais malheureusement souvent laissé à l'abandon.
Comme vous l'avez remarqué, le texte précédent n'était que mes impressions alors voici quelques infos plus concrètes.
Les prix en Italiques sont des prix que nous avons obtenu après négociation (mauvaise ou pas). Les autres prix sont non négociables.
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