(dernière mise à jour août 2008

 

11 jours fin août 2007

Fay et Laurence

sur les routes d'Islande

 

Carnet de voyage

 


2100 km de routes

Du Sud

De l'Est

Et du Nord

De Keflavik à Akureyri

Puis retour en avion sur Reykjavik

 

43 photos on the show...

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IslandeAout2007_tier
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Cette destination inspirait Fay pour la beauté naturelle et les oiseaux en grand nombre, vue dans les revues et les reportages. Je voulais aller poser un pied sur le cercle polaire, voir une aurore boréale et me baigner dans le lac du volcan Askja. Le cercle polaire, c'est raté d'avance car il aurait fallu aller sur l'île minuscule isolée de Grimsey et nos dates ne conviennent pas pour attraper le vol unique de la semaine.

 

Août, il fait assez chaud à Paris avant de partir. Il faut sortir les vêtements d'hiver car le web nous annonce 2 à 6 degrés. A rajouter dans les valises aussi : PQ et Sopalin, couteaux, réchaud, allumettes, ouvre-boite, pharmacie, sac pique-nique, kit camping, glacière, maillot de bain, paréo, chaussons, bâton de marche, tisane, soupe, pruneaux, noix, abricots secs, galettes de riz,...


Jour 1 : le jour 1 sur l'itinéraire est court. Il commence à 22h35. 22h35, heure de départ de l'avion à Roissy. Atterrissage à 1h du matin du jour 2, heure locale.

De l'avion nous entre-apercevons un fjord et l'horizon illuminé.

Nous récupérons notre Toyota Yaris bleue. Nos valises sont presque trop grosses pour le coffre et il faudra faire quelques aménagements pour que tout rentre.

L'hôtel est à 3 min de l'aéroport et nous dormons au calme.

 


Jour 2 : réveil par beau temps. Le petit déjeuner de l'hôtel se compose de soupe et sandwichs.

Nous partons pour le supermarché pour remplir le sac à provisions. Sardines et maquereaux, tranches de mouton, saumon frais, jus d'ananas, bouteilles d'eau, soupes, ... et dans la première station d'essence, la bombonne de gaz pour nos repas.

Km 1 - C'est parti, pour les premières coulées de lave, les premières vapeurs sortant de la terre, la première route, le premier lac,...

Petit détour en dehors de l’itinéraire par un petit port de pêche devenu gros, Grindavik. Mais nous allons finalement nous en tenir à l'exact itinéraire de l'agence qui est déjà bien chargé. Route 41, route 1, nous passons étrangement vite la capitale. Sans la voir.

Premier pique-nique sur un banc du bord de LA route. Au-dessus de nous un petit avion nous fait quelques looping. Comme ça doit être beau vu de là-haut !

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Route 41 - Nous roulons dans les paysages aux couleurs changeantes : vert de mousse, noir de lave, jaune de souffre. Quelques espaces in-accueillants pour les cultures ont été dégagés des pierres volcaniques. Maintenant, ils sont verdoyants et parsemés de gros paquets verts ou blancs (de foin pour l'hiver qui approche à grand pas)

Première impression de la campagne : air de montagne, fond de vallée, garigue et fermes isolées, les « red barns ».

Routes 36, 361 - pour arriver à Thingvellir.

Où se trouve le rift !

Le rift ! Emergé. Nous marchons dessus. Le rift de l'atlantique, celui qui sépare la plaque américaine de la plaque européenne. Ici, il sépare l'Islande par son milieu et l'écarte de plusieurs millimètres par an !

L'endroit est calme, doux. Trois canards se baignent tranquillement dans le delta. Le lac tourne autour d'un petit cratère éteint depuis longtemps. L'église veille sur le petit cimetière et trois maisons aux toits verts font semblant de faire un village.

Je m'attendais plutôt à un grand chaos, la terre qui tremble, des jets de pierres chaudes dans le ciel. Mais non ! C'est un lieu de recueillement.

Je monte voir la vue sur les falaises. En descendant, je vois au loin Fay qui s'embrouille dans les petits chemins qui rejoignent le lieu. Je perds Fay, qui s'éloigne de plus en plus du point de stationnement. Course folle pour la rattraper, d'autant plus que je lui ai laissé les clés de la voiture, donc je ne peux pas décider de l'abandonner sur place. Zut <rire> !

Nous marchons sur des étendues de ce que nous pensons être des myrtilles, sans doute ce que les cueilleurs sur les bords de route ramassaient en arrivant. J'en goutte UNE et j'attends de voir si ce n'est pas du poison.

 

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Routes 36, 365 et 37 - des moutons, des vaches, des chevaux, des moutons, et puis red barn, red barn, blue barn, green barn, red barn, red barn, blue barn,... quelques panneaux aux noms incompréhensibles,... et des changements de paysages à chaque détour de virages.

Mon appareil photo fait des siennes. Au secours ! Il ne fait les photo qu'en zoom. Comment vais-je prendre mes 36000 photo ? Bon, ce sera Fay qui sera contente de ne plus m'attendre tous les 5 millimètres et moi qui sera déçue. Il faut que je trouve, il faut que je trouve pour que ça marche.

<- Voyez les voitures toutes petites là

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Les panneaux routiers sont visuels et expressifs, voir même rigolos. Heureusement, car les mots et noms de ce que l'on cherche sont imprononçables et difficiles à retenir.

De plus, si écrit à la française, à l'anglaise ou à l'islandaise, ce n'est plus le même mot.

Rien que le nom du pays : Islande, Iceland ou bien ðveldið Ísland !!

Parfois à croire qu'on s'est trompé ?

De temps en temps des champs de plantes sauvages qui me font penser à du coton.

 

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Village de Geysir, d'où vient le mot geyser. Car c'est avec une ponctualité impressionnante qu'une gerbe d'eau crève la surface de l'eau toutes les douze minutes.

C'est le suspens. Nous sommes tous autour à attendre. Des vagues et encore des vagues. Car l'eau de la gerbe précédente redescend doucement. Rien et puis rien. Nous regardons tous notre montre. Encore une minute et la gerbe devrait surgir. Et tout d'un coup une grosse bulle de savon se forme. Environ trois secondes pour l'admirer. Et puis trop c'est trop, elle crève. Et éclate. Le reste de l'eau est éjecté à 30 mètres de haut. De l'eau bouillante. C'est surprenant !

Et encore nous n'avons pas eu l'occasion de voir le geyser de 60 mètres qui éclate moins souvent.

Et puis partout, des petits jets, des bains à 100 degrés, fumant, rendent le paysage assez féérique (comme un conte avec dragon qui finit mal).

 

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Après l'eau bouillante, l'eau glacée.

Grandeur et splendeur de la nature : Les chutes de Gulfoss.

Le soleil est au raz de l'eau. Les roches brillent.

L'eau s'engouffre dans la gorge avec un bruit de tonnerre. Il pleut par le bas tout autour de la fosse. Quelques maigres câbles nous disent de ne pas s'approcher de trop. Non, nous n'en avons pas envie. Ce serait la mort assurée. C'est un émerveillement et c'est le froid et l'heure qui nous chassent.

Nous nous engageons sur quelques mètres d'une route « F »,, celles sur lesquelles nous ne sommes plus assurées. Pour trouver un espace pour manger. Là un espace ouvert. Il faut trouver des cailloux pour couper du vent notre réchaud. Fay arrive avec une ENORME pierre dans les bras. C'est : SUPER GRANNY ! Et je fais la même chose. Est-ce l'air de l'Islande qui nous donne la pêche ? Non ce sont les roches volcaniques qui sont pleines d'air. Pratique.

La soupe pétille dans la bouche car, qui pouvait imaginer que « Kolsyrt Bervatn (in BragDafna) o (med sutronubragDi) » voulait dire eau gazeuse ?

Ce soir à l'hôtel Hekla, perdu dans la nature, je profite du « hot spot » sous les étoiles. Bain chaud, grâce à l'eau qui monte du centre (ou presque) de la terre naturellement chaude. J'emmagasine la chaleur pour deux jours au moins. Mais l'eau est tellement chaude que je ressors, après seulement dix minutes, rouge comme une écrevisse prête à être mangée.

Deuxième journée bien remplie. C'est vraiment pratique qu'il fasse jour jusqu'à 23h. Si je devais repartir aujourd'hui, je ne serais pas déçue.

 

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Jour 3 - Km 254 - je sens encore le souffre à plein nez de ma baignade d'hier soir.

Avant de rejoindre LA route 1, nous faisons un petit détour sur la route 35. 1er arrêt, le vieil évêché Skalholt. Il n'est pas sur la carte routière que nous avons, mais il est impossible de le rater. Il sort comme un champignon de la terre. Eglise en bois blanc avec ses vitraux de couleurs. La messe est accompagnée d'une musique jouée sur un drôle d'instrument, mi-orgue, mi-piano. La pianiste a enlevé ses bottillons d'hiver pour jouer et les a posés sur un banc à côté.

 

2ème arrêt, un peu plus loin, le lac de cratère Kérid. La terre est rouge et jaune. La mousse pousse verte sur les pentes. Imaginez donc la couleur de l'eau du lac. Elle reflète le ciel et la terre, le souffre et la mousse. Superbe ! Mais étrangement je n'ai pas du tout envie de m'y baigner.

Nous continuons notre chemin par la route 1 jusqu'à Seljalandsfoss.

En plein milieu du parking, nous nous engravietons (du verbe engravierer : s'enliser dans le gravier). Nous n'avons pas l'air très fines. Mais quelques coups d'accélérateurs et nous ressortons sans l'aide de personne. Ouf !

60 mètres d'eau. Nous passons derrière, c'est glissant, le chemin est tout poisseux de boue. Nous admirons l'eau qui tombe dans le tout petit lac en bas.

Mais d'où vient toute cette eau ?

Des glaciers géants à l'intérieur des terres.

Mais où disparaît l'eau ensuite ?

Dans la mer qui n'est pas loin derrière nous.

 

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Les chutes de Skogafoss. 60 mètres ! Même phénomène qu'à Seljalandsfoss. En bout de haut plateau. Avant la mer. La montagne se casse. Sur l'autre bas plateau. Qui est monté, qui est descendu ? Le plateau haut ou le plateau bas ?

D'en haut je me sens encore plus petite. Et j'ai un peu peur. C'est glissant. Heureusement qu'il y a un bel escalier pour monter/descendre.

 

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Musée folklorique de Skogar. Comme une jolie promenade, on passe d'une maison à l'atelier à l'église à l'école. L'air est doux pour habiter ici.

Ces très ingénieuses maisons ont des murs de pierres sur un mètre et de grosses épaisseurs de branches et mousses sur les toits. L'ambiance paraît intime à l'intérieur.

Mais les hivers doivent être très rudes !

 

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Notre 3ème journée se finit en beauté ! Un point très au sud de l'Islande. Ici il pleut très très souvent et il faut être chanceux pour avoir le beau temps, nous annonce le guide. Et bien nous sommes chanceuses. Il fait beau à mourir.

Il a fallu traverser une petite langue de terre entre deux mers pour arriver jusqu'aux falaises de Dyrholaey. Un peu un bout du monde.

Le soleil casse ses rayons sur l'arête des falaises. Les galets noirs et brillants sont polis par le roulement des vagues.

Il fait froid mais au sommet de la falaise, nous sommes encore sous les rayons qui nous réchauffent. Pas de vent, nous n'avons pas besoin de déplacer de grosses pierres pour monter notre petit abri de réchaud.

Seule déception, les oiseaux par milliers ont déjà migrés et nous n'observons que quelques rares mouettes.

 

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Jour 4 - Km 451 - J'ai dormi à poings fermés comme un bébé et j'ai peut-être encore raté l'aurore boréale. 2h du mat c'est dur pour aller vérifier.

A notre réveil, il fait aussi beau qu'hier soir. Le soleil est déjà levé. Mais à quelle heure se lève-t-il ?

Pas un bruit dans cette ferme rénovée en hôtel, à part quelques chants d'oiseaux. Au sud les falaises d'hier soir, au nord une vue superbe sur le glacier Myrdalsjökull, au milieu des champs, les « red barns », les ballots de foins et les vaches qui paissent tranquillement. Bref, calme et sérénité !

 

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Nous sommes partis pour 200 km de traversée de désert de lave, le désert d'Eldhraun, lave qui a repoussé la mer au loin. Comparé à nos montagnes dinosaures, l'Islande est un pays en pleine construction. Ca fait bizarre de se dire que la nature ne sera pas la même dans quelques mois ou années.

La route est belle, elle tournoie dans ces fragments de lave. En moto, la sensation doit être superbe. D'ailleurs quelques motards passent. Mais qu'est-ce qu'ils doivent avoir froid ! Il fait 18 degrés.

La nature reprend vie petit à petit, par la mousse.

On voit au loin le plus grand glacier d'Europe. C'est comme un énorme nappage de chocolat blanc sur un gateau de chocolat noir qui ne serait pas très réussi. Est-ce ça la calotte glaciaire ? Sur les cartes postales qui montre une vue d'avion, c'est lisse comme un glaçage.

Nous passons Hjorleifshöfdi (le monolithe que nous n'avons pas grimpé), Kirbjubaejarklaustur, Skaftafell...

 

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Le parcours nous fait prendre la route F206, encore un « F ».. 5 km pour aller voir les gorges tortueuses de Fjdrargljudur.

Petite frayeur, quand nous voulons aller sur cette petite langue de terre à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Faisons-nous exprès de nous rajouter des sensations ?

 

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Nous faisons de l'autostop ou devrais-je dire du bateau stop ? Le bateau vient à nous sur ces 4 roues, pour aller parcourir le lagon Jökulsarlon. Pas un lagon du Pacifique, non. Mais un lagon d'une langue glaciaire du Vatnajökull.

Vêtues de nos gilets de sauvetages. A quoi servent-t-ils ? Si nous tombons dans l'eau, nous gelons sur le champ, non ? Ils servent au moins à nous réchauffer maintenant.

Nous roulons, roulons et... voguons au milieu des petits icebergs qui se sont détachés du gros glacier. Comme pour les nuages, on peut jouer aux formes.

Notre guide nous explique que cette glace est cinq fois plus compressée que celle de notre freezer. Elle fond donc cinq fois plus lentement dans la bouche. Et surtout, c'est ce phénomène qui la rend bleue. Ce bleu magnifique qui se reflète dans l'eau. Pour donner un autre bleu et se mélanger au bleu du ciel. Ou au gris du ciel.

 

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La plage ! La mer ne joue pas avec les châteaux de sables, mais avec les châteaux de glaces. Ce sont des icebergs qui se sont échappés à la queue-leu-leu du lac. C'est fascinant. La glace transparente montre les grains de sable noir dessous. Ces énormes blocs de plusieurs tonnes se balancent doucement au rythme des vagues. Un phoque vient nous dire bonjour. Et disparaît.

Tellement fascinant que, tant pis s'il ne fait pas beau, nous nous installons pour notre soupe du soir. En équilibre sur trois pierres branlantes, en guise de sièges, au risque de faire la culbute. Finalement pas de roulé-boulé de tout le repas et nous avons pu profiter de la danse des icebergs jusqu’au bout.

Hôtel aux environs de Höfn. Brouillard à couper au couteau, donc pas de scrupules pour ne pas guetter les aurores boréales  cette nuit.

 

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Jour 5 - km 738 - Petit déjeuner salé comme d'habitude, fait de harengs, œufs et pâtés divers. En prime cette fois-ci, du pâté d'agneau fait maison ! Délicieux ! Meilleur que les pâtés de mouton que nous trouvons pour nos pique-niques.

Le brouillard ne s'est pas levé cette nuit. Nous partons visiter le musée « les glaciers » qui nous parle des souris de glacier ou bien simule un intérieur de glacier avec éruption de volcan. Très intéressant.

La souris de glacier : c'est une pierre qui roule et qui amasse mousse.

 

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Je n'ai plus la notion de la date puisque l'itinéraire ne parle que de jour X. Tant mieux, ce sont les vacances.

Longue route prévue pour la journée. Dont des bouts non goudronnés. « Stabilisé »,« Unsurfaced » est annoncé dans la légende de la carte routière. C'est un peu vrai. Stabilisé mais un peu glissant aussi avec tous ces gravillons.

La carte au 1:425000 suffit largement pour faire le tour extérieur de l'île. Toute les routes euh !... la route 1 y est. Ainsi que les pistes.

De gros oiseux dans la mer et les mares. Sont-ce des canards majestueux ou bien des cygnes trapus ?

Là, le haut des montagnes semble posé comme un couvercle sur une théière un peu anguleuse.

Grand virage, et notre premier tunnel. 600 mètres. De l'autre côté, le brouillard a complètement disparu et c'est le grand soleil. Nous voyons les nuages retenus par la montagne derrière nous.

Ici, les baies sont de plus en plus profondes. Et de plus en plus étroites.

 

La baie de Lonsvifk : 5 km de profondeur, 40 km de long.

La baie de Atfafjördur : 10 km de profondeur, 10km de long.

La baie de Hamarsfjördur : 15 km de profondeur, 5km de large. Ou bien est-ce un fjord ?

Le fjord de Berufjördur : 23 km de profondeur, 3 km de large. Lui pas de doute, c'est un fjord. Ca doit être une question de ratio.

 

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Sur la route, reflets, machines agricoles et panneaux routiers, parcs à poissons et moutons. Montagne et mer.

Djupivogur, tout petit village. La lumière est superbe sur ses tôles ondulées. Arrêt pour remplissage essence et du panier pique-nique coincé au pied des sièges arrières.

Nous sommes maintenant le long d'un fjord. Notre PREMIER fjord islandais. On pourrait le comparer aux fjords norvégiens... tout nus. Pelés. Sans les arbres.

Notre thermomètre de voiture nous indique 18 degrés. Mais le vent nous glace les mains pendant le pique-nique.

Tout le long du fjord, il fait beau.

Au fond du Fjord, il pleut.

 

 

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Le village de Neskaupstadur est caché derrière la montagne, le long d'un petit fjord. En hiver il doit être bien isolé du reste du pays par la terre. Alors son port amène la vie.

Ce soir nous mangeons au restaurant pour la première fois. En attendant l'animation prévue par l'arrivée des bateaux. Mais elle ne vient pas, pas avant que nous soyons parties.

Retour à l'intérieur des terres pour notre première ville. Etrange, cette GRANDE ville de l'Est. Aucun feu tricolore et de partout nous voyons la fin de la ville, nous voyons au bout de chaque rue la campagne. Ville donc comparée aux villages que nous avons rencontrés jusque là.

Nous dormons dans l'appartement des patrons, eux sous la tente. Une chambre chacune. Cet appartement du rez-de-chaussée est grand ouvert quand nous arrivons dans ce quartier résidentiel. Les portes, les fenêtres. Nous, nous nous enfermons à double tour.

Déco classique, meuble Ikea,... rien de particulier à dire. Ah si ! Pas de volets aux fenêtres. Et moi je n'ai même pas de rideau. La chambre donne dans les jardins de l'immeuble. Je m'improvise donc un truc... car pas question de me montrer en pyjama aux... cerfs qui pourraient passer par là.

Il fait beau cette nuit, les étoiles brillent. Verrais-je mon aurore boréale ?

 

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Jour 6 - km 1086 - Je n'ai pas eu le courage d'attendre l'aurore boréale !! « Warm ! Warm ! », nous annonce la patronne. Ce warm revient à un petit 19 degrés.

Autour du lac Lögurinn, arbres en vue !! Après le désert, c'est la grande forêt islandaise de bouleaux nains. On trouve, cueille et mange des framboises. On n'a pas essayé les bolets, qui sont beaux pourtant. Ni les cassis. Ni les instruments de tortures. Ni ramasser les lupins par milliers.

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Un escalier monte et monte. Allons-nous monter dans ce vent à décorner les béliers ? Oui, sous le soleil. Nous prenons notre courage à 2 mains et 2 bâtons. Pour aller voir 2 cascades. La montée valait vraiment la peine. Le spectacle est époustouflant. Le paysage est fait de colonnes de basalte verticales. Et puis de fer en couches horizontales. La nature fait de l'art !! Extraordinaire !

Le vent nous fait retourner en forêt pour pique-niquer.

 

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Retour sur deux fjords. Seydisfjördur, construit très joliment. Mjoifjördur sauvage avec juste une ferme. Nous passons deux cols avec une vue magnifique en fond de vallée. Des lacs de montages, des montagnes et même des tire-fesses. Aucun arbre, nulle part. Comme à 2500 mètres d'altitude chez nous.

Au détour d'une route, changement de vallée, face au soleil, le vent ne passe pas. Nous nous arrêtons pour chauffer la soupe. Fay au chrono, Laurence aux allumettes. 5 minutes après avoir fait bouillir, on verse...

Devant nous des montagnes et des moutons, derrière des montagnes et des rivières au fond d'une gorge. Roche volcanique et tourbe. Superbe.

Comme tous les soirs nous rentrons tard, vers 22h-23h et nous nous couchons rapidement. Evidemment.

 

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Petite interview de Fay et Laurence, au retour du voyage

- Avant de partir, que vous inspirait l'Islande pour avoir envie d'y aller ?

Fay : La beauté naturelle (vue dans des revues, des reportages, etc.)

Laurence : Les aurores boréales, le contraste des couleurs vue sur GoogleEarth

- Globalement qu'en retenez-vous ?

Fay : Une impression de tranquillité, de paix, de grandeur. Une impression d'élévation. Impressionnée par l'eau, le fleuve, la mer, les cascades.

Laurence : lumière, couleurs, nature intense. Le paradis du photographe, le calme (surtout fin août). Les foss et les volcans.

- Quel est le MUST de ce voyage ?

Fay : Les cratères volcaniques.

Laurence : les baignades dans les « hot-spots », dans le lac du volcan Askja et dans les piscines naturelles

- Quels sont les points faibles ?

Fay : Je n'en vois pas, les prix peut-être. Comme nous étions autonomes nous avons fait ce que nous voulions faire. Je n'ai été déçue par aucun endroit.

Laurence : moi non plus je n'en vois pas.

- Quelle est la couleur (ou les deux couleurs) que vous inspire ce voyage ?

Fay : Bleu (du ciel, des icebergs) et vert (de la végétation).

Laurence : le noir (des laves), le rouge (du fer)

- Recommanderiez-vous ce pays à quelqu'un d'autre ? Si oui pourquoi ?

Fay : Oui, car j'étais émerveillée et ce serait bien que quelqu’un d'autre voit ces belles choses car l'impression générale est très forte. Moment de bonheur intense.

Laurence : oui pour les promenades faciles mais belles, oui pour les baignades, oui pour la découverte

- Y retourneriez-vous ? Si oui pourquoi ?

Fay et Laurence : OUI ! Pour faire le reste du pays, l'intérieur et le nord-ouest, voir les oiseaux en mai et les aurores boréales en septembre. Approfondir et peut-être rencontrer le peuple caché : les Elfes.

 

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Jour 7 - km 1336 - Il fait beau ce matin mais le ciel était couvert hier soir. Pas d'aurore boréale donc. Nous avons réussi à partir plus tôt mais finalement il a fallu attendre 9h que le supermarket ouvre pour faire nos provisions pour les deux jours à venir. Sardines, tranches de moutons, bananes, pommes, tomates, galettes de riz.

Comment faire la différence entre un champ et un terrain de golf ? Tous les deux sont verdoyants et parsemés de points blancs. Réponse : De loin, on voit encore les points blancs des champs.

Fay parle maintenant islandais : « Des foss partout ». Là, elle parle des cascades. Effectivement, des foss, il y en a de partout, des cascades et des rivières bien visibles brillantes sous le soleil. Un peu magique car on se demande d'où vient toute cette eau. Tous les 100 mètres une rivière coule de la montagne.

Des moutons, beaucoup, bien nourris. Comme les chevaux et les vaches. Il nous est interdit de les écraser. Alors je klaxonne quand j'en vois qui prennent leur aise près de la route. Tut, tuuuut ! Et puis, je klaxonne un peu pour m'amuser. Tut, tuut ! Ca ne gène personne, il n'y a personne. Sur des dizaines de kilomètres, ni dans les montagnes, ni dans les déserts.

100 km pour quitter cette vallée. Tut, tuuut ! Héhé ! C'est rigolo. De plus j'ai l'impression de ne même pas gêner les moutons qui sont avachis sur le goudron. A peine s'ils remuent la queue !

Nous roulons, roulons, jusqu'à trouver LA rivière glaciaire. Un truc ENORME.

 

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Cette rivière énorme ne nourrit pas la terre. Quelle terre ? Pour l'instant pas de terre mais la roche à nue.

206 km de rivière qui ne fait que couler depuis l'énorme glacier au loin. Avant de se jeter dans la mer et de passer quelques magnifiques foss.

Et quelques arc-en-ciel, si proche qu'on aurait pu facilement trouver le chaudron, s'ils n'avaient pas leur source directement dans le torrent. Personne ne s'y est jeté.

Là c'est Dettifoss avec son débit le plus important d'Europe.

 

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Nous suivons la rivière glaciaire, avec un petit arrêt-panorama sur la foss Hafragilsfoss qui fait des dessins dans l'eau. Le vent nous pousserait au bas de la montagne si nous n'étions pas penchées en arrière.

Pour arriver à... l'océan arctique !!

Il fait froid dans le dos. Rien qu'à le regarder, on se dit qu'on ne veut pas s'y baigner. Ou est-ce la température qui a chuté ici de plusieurs degrés d'un coup ?

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Que faisons-nous dans l'océan arctique si nous nous y baignons pas ? Et bien, à Husavik, nous montons sur un bateau de pêche, comme des harengs, et nous partons chasser la baleine :)

Husavik, jolie petite ville avec un joli petit nom à retenir. Ca doit être un signe. Husavik ! Facile, non ?

Nous n'y dormons pas.

 

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3h de promenade. La mer est au calme, une vraie flaque d'huile, on ne nous propose pas les fameuses pilules anti-mal de mer.

C'est le suspens. Avant de voir le premier jet. Tout le monde est à l'affut. Le chasseur, monté sur son perchoir, nous donne ses trucs de chasseurs : il faut garder ses yeux bien ouverts, regarder l'horizon, pour voir le maximum, et tourner sa tête doucement à 360 degrés. Alors on voit toutes les têtes dodeliner et tout le monde se taire comme si nos conversations pouvaient chasser les baleines.

35 minutes pour notre premier cri. Là ! Enfin : tout là-bas ! En plein devant nous. Devant la montagne. Prrr, prrr, prrr. Ca c'est le moteur du bateau qui se met en marche à fond pour rattraper le point de jaillissement.

Evidemment quand on y arrive, elles n'y sont plus.

10 minutes de longues attentes. Les mouettes nous ont suivis et font des virevoltes comme pour nous occuper. Le suspens est terrible. Où vont ressortir les baleines ?

Ca y est, là à 100 mètres. Ca shoot, shoot. Dans tous les sens. Nos premières baleines ! Un couple. Chacune 6 mètres de long.

Elles semblent comme se laisser porter par l'eau. Ou bien nous observent-elles ? Tout doucement, elles soufflent et avancent. Pendant 5 minutes, 5 geysers, nous sommes les yeux rivés sur elles. Et puis, en voilà une qui commence à bouger, à se tordre, à rouler du dos et la voilà qui plonge. Une belle leçon de natation. Comme ça, avec son gros nez, sans bras et sans jambe, elle arrive à se « laisser tomber », jusqu'à 200 mètres de profondeur. Sa queue n'a pas battu l'air mais a joué du papillon. Elle laisse une marque, une flaque.

Les appareils ont crépités de plus belle. Tout le monde rigole d'émotion à la fin du premier plongeon. C'est sensationnel !

Les chassent suivantes sont plus faciles. A priori, elles vont ressortir 200 mètres plus loin après avoir mangé tous les planctons sur leur passage pendant 12 minutes. Et les voilà qui reviennent respirer. 3h comme ça. Nous sommes épuisés quand nous revenons au port.

 

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Nous ne dormons pas à Husavik. Dommage, le village est très coloré et agréable. On reprend la route pour l'intérieur des terres. Un petit assemblage de pierre en équilibre quelque part sur le bord de la route n'est pas un kern mais les sièges branlants de Fay et Laurence pendant leur pique-nique.

A la fin de chaque diner/déjeuner, il faut ranger. Et les élastiques de Granny nous on bien sauvés pour fermer les boîtes ouvertes. Il en sort de partout !! Tu en veux ? Ok attends... Et voilà. Un grand, un petit, un moyen, un gros... C'est bien pratique.

Ferme hôtel avec internet et hot-spot ce soir, au pied de notre chambre. Les Islandais sont vraiment les rois de l'eau chaude et du chauffage. 10 degrés dehors et dedans il fait chaud alors que les radiateurs sont froids.

Evidemment je passe par la case hot-spot avant de me coucher.

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Jour 8 - km 1656 - Aujourd'hui nous nous séparons. Fay retourne à Husavik et moi je monte en bus au volcan Askja. Je suis toute excitée. Départ 8h. Le bus est plein à craquer, surtout d'Espagnols et d'Italiens. Le coup de fil que j'ai passé hier soir à 23h n'a pas été suivi jusque sur la liste. Mais coup de chance, il reste une place.

 

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Longue route en perspective. 5h pour monter par la F88 avec quelques arrêts. 2h30 là-haut pour profiter des volcans d'altitude. 5h pour redescendre. Le guide nous fait passer le temps en nous expliquant que les maigres lichens qui poussent sur la roche sont ramassés par les Islandais, puis bouillis, puis mangés comme suppléments alimentaires.

Les collines ont des noms de forêts. Sans doute avant les éruptions y'en avait-il ? Mais maintenant plus rien, que des pierres.

Il nous explique qu'aujourd'hui est le premier jour de ramassage des moutons. Chaque fermier doit fournir un certain nombre de personnes et tous partent pendant 3 jours à la chasse. Ils partent à pied, en 4x4, en moto-cross, en cheval, en avion,...

A leur retour on compte, s'il manque encore des moutons alors un plus petit nombre de personnes repartent une seconde fois. Et une troisième fois si besoin, cette fois-ci avec des provisions au cas ou l'hiver les prend et les bloque en montagne.

Quelques petits stops sur le trajet. Sur une petite cascade de la rivière glacière. Nous avons 15 minutes exactement, retour à 9h35. Ca fait marrer les Italiens. Je remplie les bouteilles avec l'eau de la rivière.

2ème stop, 10h25 pause déjeuner. 45 minutes retour 11h10. C'est tôt pour déjeuner mais il faut vraiment réserver du temps là-haut.

Visite d'une petite cabane en pierre aménagée par un berger perdu lors d'un hiver terrible. Il y a survécu tant bien que mal.

La F88 est finalement très praticable à part les trois gués à passer. Le bus n'est pas 4x4, juste haut sur pattes.

Chaque stop est aménagé avec petite cabane-toilette. Un « fee » à payer (compris dans notre billet total de 10000 ISK).

 

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Paysages changeants sur la piste.

Les panneaux indicateurs sont-ils bien utiles dans ce désert ?

Contrairement à la rivière glaciaire, les gorges sont colorées et la photo en noir et blanc.

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Dernier stop à 30 minutes à pied du volcan Askja. 12h40 donc retour 15h10.

Moi je n'ai qu'une motivation, me baigner au fond du cratère. Il me faut d'abord parcourir un long haut plateau, noir, rouge et blanc (de neige), surplombé de cratères pelés plus ou moins petits. Les 30 minutes annoncées sont en fait 45 minutes. J'avance doucement peut-être, car on est à 1500 mètres d'altitude. Grosse pluie au départ du parking. Puis grand soleil en arrivant. Et voilà le volcan en boue rouge avec au fond un lac bleu pâle. Une grosse descente glissante pour y arriver. Allez ! Je suis motivée, je me lance. Car je ne suis pas seule. Un couple descend aussi. Sinon je ne sais pas si le j'aurais fait. Il fait 7 degrés, mettre le maillot de bain. J'espère que l'eau est vraiment chaude !! Je me lance sans vérifier. Ouf ! Oui ! Elle est bonne; 22 degrés. Parfait. Heureusement car il recommence à pleuvoir. On a pied pendant quelques mètres. Je me laisse dériver. J'écoute la « respiration du volcan » comme annoncé dans le guide du Routard en mettant les oreilles dans l'eau. Un souffle sourd. Continue. Ce n'est pas le vent, c'est lui. Il est tout près. Je n'ai pas fait attention, maintenant je ne touche plus le fond. Ouh là là ! Je reviens vite au bord. Je ne veux pas me faire aspirer par le fond.

 

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Il ne pleut plus. Il grêle. Il grêle quand on doit commencer à sortir de l'eau. Je refuse, moi je reste là ! Il fait vraiment trop froid. La température est descendue d'un seul coup à 0 degré. Ou même moins ?

Nous sommes cinq dans l'eau. Deux retournent sur la rive et poussent des cris de détresse, tremblent comme des feuilles. Moi je reste dans l'eau jusqu'au menton en regardant le ciel et les nuages, et en espérant que le soleil va revenir. 10 minutes, toujours rien. Tout en haut sur la crête d'autres marcheurs nous regardent en riant, ils sont mouillés des pieds à la tête, comme nous, mais habillés.

15 minutes toujours rien mais la couche de nuage est plus fine. 20 minutes, un éclaircissement et deux rayons de soleil apparaissent enfin. C'est le moment de sortir. Je me sèche et m'habille tranquillement, les pieds dans l'eau au chaud. Ca gèle les cuisses, ça gèle le ventre. La montée dans la boue finit largement de nous réchauffer.

 

Tellement glissant que je reste bloquée à 10 mètres du haut et je suis obligée d'appeler à l'aide. Mes genoux commencent à trembler et j'ai l'impression que si je bouge d'un millimètre, je me refais toute la descente sur les fesses. Je me crispe, c'est pire. Les autres sont déjà passés. Je suis seule, que vais-je faire ? Ouf ! Un sauveur avec des grosse chaussures de marche. Trois pas et je suis sur la crête enfin. Je n'ai plus qu'à revenir au bus. 45 minutes pile le temps pour être à l'heure.

Rouge ou noire, la terre est superbe. Les bâtons jaunes nous indiquent le chemin. Heureusement qu'ils sont là car la plaine est grande. Et les repères de volcans nombreux.

15h09 je viens d'arriver. 15h10 le moteur est en marche, précision à l'allemande. Il manque cinq passagers (tous les italiens). Pour un peu le chauffeur ne les attendait pas !!

20h retour au bercail. Fay est là après sa journée à Husavik. Musée des baleines et sieste pour elle.

Diner sur le bord de route. Pas besoin de construire de kern, nous nous arrêtons sur ces fameuses aires de route aménagées avec tables. Perfect. Hot spot évidemment. Le ciel est dégagé.

 

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Jour 9 - km 1896 - Pas eu le courage de vérifier si aurore boréale !!

Il fait plus froid depuis que nous sommes dans le Nord.

Aujourd'hui nous restons dans la région proche de Myvatn. Les oiseaux sont peu nombreux, ils ont déjà migrés (Ah ! Je l'ai déjà dit ?). Quelques canards (nicheurs), lamosa, cygnes (trapus).

Trois petites promenades, à Alftagerdi, Kalfaströnd et Skutustadir, de 10 minutes qui auraient pu durer une heure ou deux chacune car elles ont l'air de réserver de belles surprises avec leurs cratères noyés ou leur blocs de lave émergeant des eaux. Mais nous nous réservons pour les autres nombreuses activités de la journée.

Au 4ème arrêt, nous restons même dans la voiture pour admirer de loin la petite forêt de Höfdi et le sommet sur lequel nous aurions pu aller écouter les cris d'oiseaux. De toute façon, ils ont migré, non ?

Au 5ème arrêt, nous choisissons la promenade bleue « liti hringur », la plus courte, pour descendre dans les ex-puits de lave. Etrange !

 

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6ème arrêt, 1h de marche pour monter au sommet de cette étrange masse noire, le cratère Hverfjall. Je n'arrive plus à me débarrasser de Fay. Elle me suit partout et saute de roche volcanique en roche volcanique comme un cabri. Nous sommes en haut d'un cratère tellement grand que j'ai décidé de ne pas en faire le tour, mais plutôt de rester admirer les mots inscrits à l'encre de pierres blanches.

 

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7ème arrêt à Leirhnjukur. Derrière la colline, nous arrivons au milieu de la lave encore fumante. Va-t-elle se mettre à couler ? nous demandons-nous. Le chemin tournicote, passe au milieu de bains bouillonnants, de sols branlants, de lave fendue. Extraordinaire ! Sol de pierres noires, puis sol de terre rouge. Le brouillard en rajoute dans l'ambiance. La boue colle aux chaussures et nous fait des doubles semelles.

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8ème arrêt, on monte en haut du cratère Viti (enfer) en semi-activité ! La couleur de la terre, le rayon qui apparaît au moment où nous y sommes, me fait pleurer de bonheur. C'est ici le paradis du photographe. La vue sur le pipeline de la centrale géothermique est magnifique. Comme si l'homme avait réussi à construire une usine « fait » pour le paysage. L'air est limpide et tous les contours des fumées sont extrêmement clairs. Les tuyaux éclatent de pleins feux et dessinent des peintures modernes sur le sol. Nous sommes vraiment impressionnées, Fay y va des ses « Ouh là là » et moi de mes « Waouh ». Moins banal que « Fantastique », « Grandiose », « Magnifique »,« Superbe »,... n'est-ce pas ?

1h sous la pluie ou sous le soleil suivant les quarts d'heure qui confirme l'adage islandais qui dit « Vous n'aimez pas le temps ? Attendez une minute ».

 

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Nous assistons à une scène de « rangement » de moutons. Une femme court dans la tourbe d'un côté, un homme en moto-cross et encore un autre sur un cheval en trainant un autre cheval (nous n'avons pas compris pourquoi) Tous portent un gilet jaune fluorescent de travaux. Au cas où ils se perdent sans doute ? C'est assez fascinant, les moutons sont dociles et, petit à petit, le troupeau grossi.

 

Directement sur le bord de la route, un lac à 100 degrés, bizarre hein ?

Un tout petit peu plus loin, les grottes de Grjotagja, remplies d'un lac à 70 degrés. L'eau y est claire et limpide mais trop chaude, presque parfaite pour la baignade. Dommage.

Vue superbe sur le paysage à partir du cratère Hverfjall.

Un peu dans les collines, la tourbe islandaise. Des bosses de mousse par millier. De quoi bien se fouler les chevilles et d'arrêter les plus fiers cyclistes.

 

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9ème arrêt, easy, les boues bouillonnantes de Namaskard à 250 degrés. On se réchauffe grâce à la vapeur. Plus tard, quand la boue (qui s'est collée à nos baskets pour former les doubles semelles) sèche, nous nous sentons plus légères.

 

10ème arrêt, notre pique-nique. Il fait 6 degrés mais par tous les temps, Fay et Laurence mangent dehors. Un petit rayon de soleil couchant sur les vallées fumerollées et le réchaud est de sortie ! Soupe chinoise ce soir.

 

Dernier arrêt mérité, les bains bouillonnants à 45 degrés de « Myvatn Nature Bath », où nous nous prélassons, réchauffons, détendons, vaporisons. Sauna, jacuzzi ou bains, sous les étoiles, nous avons le choix. Féérique. Les baigneurs se meuvent doucement d'un côté à l'autre des bassins, certains se sont arrêtés sur un bord. 1 mètre de profondeur, des courants parfois trop chaud, car l'eau entrante est annoncée à 100 degrés !! La brume de vapeur sur l'eau donne l'impression d'être dans des marais.

 

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Jour 10 - km 2016 - Ca sent la fin des vacances. Plus de longues promenades mais musées en ville et à la campagne.

Dernière foss Godafoss. Je ne fais même pas de photos. Pas de soleil, pas d'arc-en-ciel. Seulement 10 mètres de haut. Pfouf ! Banal. Blasées, nous ?

La ferme traditionnelle de Grenjadarstadur transformée en musée (ça pousse partout ici) nous montre des lits qui s'agrandissent en largeur, en longueur pour laisser de la place à vivre dans la journée, des planches de lit à mettre sur le bord pour empêcher les gens entassés dans le lit de tomber des tasses pour éviter de se salir la moustache - très chic ! - des formes à chaussette en laine comme pour les chaussures...

L'église et les maisons, tout paraît intime. Les pasteurs vivaient bien pour à l'époque. La lumière est superbe. Le jardinier sur le parking avec son petit garçon est maintenant le gérant de l'ensemble. Mais lui vit maintenant dans la maison « en dur » derrière. « Demain, l'hiver commence. », nous annonce-t-il.

 

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Et nous voilà en ville d'Akureyri. Cette fois-ci une vraie ville, la première qui fait que du centre on ne voit pas la fin de la ville. Et possède un feu tricolore au moins.

Le jardin botanique est splendide avec toutes ces fleurs de toutes les couleurs. Etrange spectacle comparé au quasi monochrome de ce que nous avons vu avant.

Ce soir donc diner en ville au Bautinn, finit les soupes et les pique-niques. « Butterfried Artic Char » avec soupe et salade. Delicious ! Le char ressemble un peu au saumon, il est gouteux et bien tendre. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas autant mangé. Couché 21h30, beaucoup plus tôt que tous les soirs précédents.

 

Mr et Mme Boréale ont une fille. Comment s'appelle-t-elle ? Un indice : comme ce que je n'aurai pas vu de tout le voyage. Quelle idée aussi de mettre ces trucs à 2h du mat !

 


Jour 11 - km 2142 - Il fait magnifiquement beau. Ce n'est finalement pas le premier jour de l'hiver comme nous l'avait annoncé notre gardien pessimiste.

Nous retournons au même musée qu'hier soir comme convenu sans problème la veille pour finir la visite.

 

Direction aéroport nationale pour traverser en une heure ce que nous avons fait en 9 jours.

Nous rendons les clés au check-in de l'avion. Tout en un. Et pas de contrôle. Vue d'ensemble magnifique sur l'intérieur du pays, glaciers et lacs, cratères et rivières.

En arrivant sur Reykjavik, nous voyons la ville aux toits multicolores e s'agrandir en banlieue.

 

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2h de sieste direct en arrivant à la petite pension Alfholl Guesthouse de Reykjavik. Beau temps, pas un nuage dans le ciel. Vraie ville à taille humaine, forcément plus petite que nos petites villes puisque l'ensemble du pays compte 270 000 habitants. En ville, beaucoup de galeries d'art et de magasins proposant des objets design. Art/design épuré. Comme la nature sans doute ? La population ne semble pas faire de show off, bien que les voitures soient belles. Les filles sont en mini-jupes avec de gros collants souvent colorés. On a vraiment l'impression que le froid attire les couleurs. Quelques groupes de motards sur Harley-Davidson traversent la ville.

Diner au restaurant sur une terrasse au soleil. Le temps que les plats arrivent, le soleil s'est couché, et tout d'un coup il fait beaucoup plus froid. Fay a pu enfin se commander la bière locale, la Viking.


Jour 12 - 10h de sommeil. Nous récupérons petit à petit de notre jour 9. Je sens encore le souffre à plein nez de mes différentes baignades. D'ailleurs l'eau du robinet ne sent pas le chlore mais le souffre aussi.

Pour la dernière matinée, musée national très « média ». Films, cassettes, sons. Très intéressant. On y apprend la colonisation de cette terre. Les colons du 10ème siècle sont venus ici pour avoir plus de terre, avec leurs chevaux et moutons.

C'est la fin, direction le flugvöllur international. Une dame en trottinette avec ses packs de bières fait son service. Dans l'avion je trouve des recommandations sur la conduite en Islande. Un peu tard mais heureusement nous n'avons pas eu d'accident.

 

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En vrac

Plaques solaires utilisées pour les barrières électrifiées et les radars.

Pas de chemin de fer nulle part. Ca me paraît incroyable.

Notre Toyota Yaris bleue était partout. Parfois sur un site, trois voitures, trois Toyota Yaris identique. Laquelle est la bonne ? Un petit coup de bip-bip pour savoir.

Les comptes nous donnent une dépense par personne de 30 000 ISK pour la nourriture et activités.

Je repars sans savoir à quelle heure le soleil se lève (beaucoup trop tôt pour nous), sans avoir vu d'aurore boréale. Mais ce n'était pas la bonne saison.

De toute façon nous n'avons fait qu'un tiers du pays. Il nous reste à voir les fleurs et les oiseaux en mai, les fjords du Nord-Ouest, les aurores boréales en Octobre, l'intérieur du pays...

 

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La cathédrale de Reykjavik imite les colonnes de basalte naturelles. Merci à l'architecte qui nous permet de finir notre voyage en beauté.

 

BYE BYE ISLANDE

 

Remerciements :

A Granny qui m'a supportée pendant onze jours. A Anne qui a corrigé les fotesdortografes. Mais s'il en reste, il ne faut pas lui en vouloir, elle n'a eu que deux jours pour le faire.